Lorsque nous vieillissons, nous avons tendance à avoir un cercle social de plus restreint. D’une multitude de connaissances et d’amis dans notre jeunesse, nous resserrons souvent les liens, à mesure que les années passent, pour ne finalement garder dans notre entourage proche qu’une poignée de fidèles amis et membres de la famille. Mais il arrive aussi parfois que même ces relations se tarissent.
C’est particulièrement vrai pour les personnes âgées qui, une fois retraitées, sont souvent confrontées à la solitude. De nombreuses études se sont déjà penchées sur les effets néfastes de cet isolement sur la santé. De nouveaux travaux menés par l’Université du Texas à Austin se sont eux penchés sur les vertus des relations sociales sur les seniors. Il s'agit d’ailleurs de la première étude à établir un lien entre l'engagement social et l'activité physique tout au long de la journée.
Dans un article paru ce mercredi 20 février dans la revue Journals of Gerontology Series B: Psychological Sciences and Social Sciences, les chercheurs expliquent avoir découvert que les personnes âgées qui interagissaient davantage avec des membres de leur famille et des amis proches, ainsi qu'avec des connaissances, des amis occasionnels, des fournisseurs de services et des étrangers étaient plus susceptibles de faire davantage d'activité physique, de passer moins de temps assis ou couchés et d’être plus souvent de bonne humeur.
Socialiser pour rester actif
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont interrogé 300 adultes de 65 ans et plus résidant dans la région d’Austin (Etats-Unis) afin de connaître leurs activités et analyser les rencontres qu’ils pouvaient faire toutes les trois heures pendant environ une semaine. Les participants portaient également des appareils électroniques pour surveiller leur activité physique.
L’équipe de chercheurs a alors pu observer que pendant les périodes de trois heures où les participants s'engageaient avec une plus grande variété de partenaires sociaux, ils s’engageaient aussi dans une plus grande variété d'activités comme sortir de chez eux, marcher, parler aux autres ou faire des courses. Dans le même temps, ils pratiquaient également une activité physique mesurée de façon plus objective et passaient moins de temps à être sédentaires.
"Les personnes âgées peuvent être plus sédentaires avec leurs amis proches et leur famille, qu'elles soient assises et regardent la télévision ou qu'elles restent allongées à la maison", explique Karen Fingerman, professeure de développement humain et de sciences familiales à UT Austin et directrice du nouveau Texas Aging & Longevity Center de l'université. "Mais pour entrer en contact avec des connaissances, les personnes âgées doivent quitter la maison, ou au moins se lever de leur chaise pour ouvrir la porte."
L’importance des liens sociaux périphériques sur la santé physique et mentale
Ces travaux sont importants car ils sont aussi les premiers à s’intéresser aux bienfaits des liens sociaux plus périphériques. En maintenant des liens avec des connaissances comme des voisins, des commerçants, ou même avec des inconnus, les personnes âgées sont encouragées à rester physiquement actives. Ce qui contribue, selon les chercheurs, à entretenir leur santé physique et émotionnelle, mais aussi leurs capacités cognitives.
"Les adultes deviennent souvent moins actifs physiquement et plus sédentaires avec l'âge, et ces comportements constituent un facteur de risque de maladie et de décès", analyse le Dr Karen Fingerman. "Il est difficile de convaincre les gens d'aller au gymnase ou de s'engager à s'entraîner régulièrement. Mais ils peuvent être prêts à communiquer avec des connaissances, à assister à un événement de groupe organisé ou à parler au serveur qui les sert dans leur café préféré. La socialisation dans ces contextes peut aussi augmenter l'activité physique et les divers comportements de manière à améliorer la santé sans nécessairement faire transpirer."