Faire de l’exercice pour rester en forme, voire pour perdre quelques kilos superflus, c’est une question de volonté. Mais comment parvenir à rester motivé sur plusieurs semaines et ainsi espérer de véritables résultats ?
Selon une nouvelle étude publiée dans le Journal of Endocrinology, l’hormone ghréline, qui stimule notre appétit, pourrait être une aide précieuse. D’après ses auteurs, rattachés à la Kurume university school of Medicine, au Japon, limiter l’accès à la nourriture à certaines heures nous inciterait à faire volontairement de l’exercice.
Le rôle-clé de la ghlérine, l’hormone de la faim
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont étudié chez les rongeurs la relation entre les taux de ghréline et l’exercice physique. Les souris ont été séparées dans deux groupes : l’un où elles disposaient d’un accès constant à de la nourriture, et un autre où elles n’étaient nourries que deux fois par jour pendant une période limitée. Les chercheurs ont ensuite observé quelles étaient les souris qui utilisaient le plus la roue présente dans leur cage.
Ils se sont alors aperçus que bien que les deux groupes aient mangé la même quantité de nourriture, les souris soumises à des restrictions ont couru beaucoup plus vite. Dans un premier temps, les souris génétiquement modifiées pour ne pas sécréter de ghréline et dont l'accès à a nourriture était restreint, ont moins fait d’exercice que les souris auxquelles on a donné libre accès. Cependant, cette situation s’est inversée lorsqu’on leur a administré de la ghréline. En outre, les souris ayant eu libre accès à de la nourriture ont reçu de la ghréline en quantité beaucoup plus importante. Ces résultats suggèrent donc que la ghréline peut jouer un rôle important dans la motivation, à la fois pour l'alimentation et l'exercice.
De nouvelles perspectives thérapeutiques
“Nos résultats suggèrent que la faim, qui favorise la production de ghréline, peut également contribuer à accroître la motivation pour l'exercice volontaire, lorsque l'alimentation est limitée. Par conséquent, le maintien d'un régime alimentaire sain, avec des repas réguliers ou le jeûne, pourrait également encourager la motivation à faire de l'exercice chez les personnes en surpoids”, explique le Dr Yuji Tajiri, auteur principal de l’étude.
Toutefois, nuance-t-il, “ces résultats et les rapports précédents sont basés sur des études animales. Il reste encore beaucoup de travail pour confirmer que cette réponse à la ghréline est également présente chez les humains. S'il peut être établi dans la pratique clinique, non seulement il ouvre la voie à de nouvelles stratégies d'alimentation et d'exercice rentables, mais il peut aussi indiquer une nouvelle application thérapeutique pour les médicaments imitant la ghréline.”
Il prévoit désormais avec son équipe de mener d'autres expériences pour confirmer ces résultats chez les humains et pour mieux comprendre la façon dont la ghréline agit dans le cerveau pour produire la motivation à manger ou à faire de l'exercice. Ils espèrent notamment pouvoir en tirer un avantage clinique réel dans le traitement et la prévention de l’obésité.