Voilà maintenant plus d’un mois que l’incendie de l’usine Lubrizol classée Seveso à Rouen s’est déclaré. Les rapports d’experts ont mentionné 5 253 produits chimiques brûlés, ajoutés à plus de 4200 substances provenant des trois hangars voisins de l’entreprise Normandie Logistique, voisine de l'usine Lubrizol.
Mais que sait-on des risques pour la santé des personnes qui ont été exposées à l'incendie ? Pour répondre à ces questions, le gouvernement a annoncé vendredi 25 octobre le lancement d’une enquête sanitaire qui devrait démarrer en mars 2020. Cette enquête concerna les 215 communes qui ont été exposées au nuage de fumée.
Citée par l’AFP, Anne Laporte, directrice des régions de l'agence Santé publique France a expliqué lors d'un comité de transparence sur l'incident que l’enquête vise à "mesurer les nuisances qui ont été vécues par les personnes exposées, les symptômes ressentis, l'impact sur la qualité de vie, les relations sociales, familiales, professionnelles et les conséquences psychosociales et la santé perçue".
Pas de prélèvements sanguins dans l'immédiat
Des prélèvements biologiques comme des échantillons d’urine et de sang pourront éventuellement être rélisés, mais pas dans l'immédiat, a précisé l’agence sanitaire gouvernementale. "On attend les analyses d'expertises sur tout le travail sur l'environnement pour savoir si on va mettre en place cette enquête de biosurveillance", a précisé Anne Laporte.
Cette absence de prévèlements sanguins en amont de l'enquête a été fortement déplorée par le député européen EELV et élu de la métropole de Rouen David Cormand, interrogé au téléphone par l'AFP : "L'enquête préalable aurait dû être déjà mise en œuvre. Le temps perdu avant de lancer éventuellement une enquête sérieuse aura pour effet qu'on ne saura pas à quoi ont été exposées les populations au moment de la catastrophe", a-t-il déclaré à l'agence de presse.
Samedi 26 octobre, soit un mois jours pour jour après l’incendie, plusieurs centaines de citoyens se sont réunis dans les rues de Rouen pour manifester contre un manque de réactivité de la part du gouvernement. Le collectif citoyen "Rouen Respire" annonce a d'ores et déjà annoncé son intention de mener sa propre enquête : "Avec l’association Respire et Maître Corinne Lepage, nous sommes déjà une centaine à avoir déposé un référé constat devant le Tribunal Administratif de Rouen de manière à disposer d’éléments plus précis pour pouvoir engager les procédures suite à l’incendie de l’usine Lubrizol de Rouen dans la nuit du 25 au 26 septembre dernier", peut-on lire sur le site du collectif.