Les boissons énergisantes sèment le trouble. Autorisées à la commercialisation en France depuis 2008, elles suscitent l’inquiétude d’un groupe de consommateurs. L’Association nationale de défense des consommateurs et usagers appelle à les consommer avec modération et réclame plus de clarté dans les étiquettes. "Nous demandons un étiquetage beaucoup plus clair et lisible qui déconseille le mélange avec l’alcool et qui rappelle que les boissons énergisantes ne sont pas adaptées à l’effort physique", explique l’association dans un communiqué. Ces boissons sont définies par l’Anses comme des liquides "qui se présentent comme possédant des propriétés stimulantes tant au niveau physique qu’intellectuel". Elles contiennent généralement de la caféine, de la taurine, du sucre, des vitamines ou encore des extraits de plante comme le ginseng ou le guarana.
Quels sont les effets secondaires possibles ?
Depuis 2008, l’organisme surveille les effets secondaires provoqués par ces substances. L’Anses souligne que plus de 200 cas ont été signalés. "L’imputabilité de la consommation de boissons dites énergisantes dans la survenue de ces évènements a été jugée très vraisemblable ou vraisemblable pour 12 % d’entre eux", ajoute-t-elle. Les symptômes sont généralement cardiovasculaires : sensation d’oppression, douleurs thoraciques, tachycardie, hypertension, troubles du rythme cardiaque, etc. Ils peuvent aussi être neurologiques : irritabilité, nervosité, anxiété, hallucination ou encore épilepsie. Pour réduire les risques, l’Anses déconseille de consommer ce type de boissons avec de l’alcool ou lors d’une exercice physique. Elle recommande à certains publics de les éviter totalement, et de surveiller leur consommation de caféine : femmes enceintes et allaitantes, enfants et adolescents, les personnes sensibles aux effets de la caféine ou présentant certaines pathologies comme les troubles cardio-vasculaires, l’insuffisance rénale ou les maladies hépatiques sévères.
Des taux de caféine et de sucre trop élevés
Face à ces risques, la CLCV demande également l’établissement d’une limitation légale des taux de caféine et de taurine. "Il n’existe pas de législation spécifique (…), à l’exception des valeurs présentes dans le code de bonne conduite signé par les industriels : 4000 mg/l pour la taurine et 320 mg/l pour la caféine, indique le document. Nous jugeons que ces valeurs ne sont pas suffisantes dans la mesure où ces boissons sont souvent associées au sport et à l’alcool et que la dose de caféine considérée comme sans risque pour un adolescent est estimée, selon l’Efsa, à 150 mg par jour pour une personne de 50 kg."
La consommation de boissons énergisantes doit également être limitée compte tenu de leur taux de sucre. La Fédération française de cardiologie souligne que les trois principaux produits vendus en France contiennent environ 50 grammes de sucre par canette, soit l'équivalent de 12 morceaux. "C’est le seuil de recommandation quotidien fixé par l’OMS, explique la fédération. Au-delà, les risques d’accident cardio-vasculaire et de diabète augmentent graduellement." Dans l’étude de la CLCV, huit boissons sur dix étudiées avaient un Nutri-Score D ou E, soit les plus mauvaises notes.