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Ecologie

On peut facilement réduire l’empreinte carbone de ce que nous mangeons 

Par Charlotte Arce

Pour rendre son assiette plus vertueuse, nul besoin de révolutionner son alimentation. Selon une nouvelle étude, remplacer par une alternative une seule portion de viande rouge par jour permettrait de réduire de moitié l’empreinte carbone de son régime alimentaire.

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20 % des Américains interrogés consomment une portion de boeuf au moins une fois par jour. 
La remplacer par une option moins polluante pour la planète, comme la dinde, permettrait de réduire de 48 % les émissions de gaz à effet de serre de leur régime alimentaire et de 30 % l'empreinte de la rareté de l'eau.
Réduire sa consommation en boeuf aurait aussi un impact sur l'empreinte carbone et l'utilisation de l'eau globales de tous les régimes alimentaires américains.

Si votre résolution du Nouvel An était de faire davantage attention à ce que vous mangez pour être plus respectueux de la Planète, cette nouvelle étude de l’université de Tulane (États-Unis) pourrait vous y aider.

Publiée dans The American Journal of Clinical Nutrition, elle conclut que les Américains qui mangent du bœuf pourraient réduire l'empreinte carbone de leur régime alimentaire de 48 % en remplaçant une seule portion par jour par une alternative plus "green", comme la volaille, par exemple.

La consommation de bœuf, un désastre écologique

Les chercheurs ont mené une enquête sur ce que mangent plus de 16 000 Américains au cours d'une journée moyenne. Ils ont ensuite calculé la différence que les gens pourraient faire en remplaçant un aliment à fort impact environnemental par des options équivalentes mais plus durables. Deux paramètres ont été pris en compte pour calculer l’impact environnemental d’un aliment : les émissions de gaz à effet de serre émanant de leur régime alimentaire quotidien et l'empreinte de la rareté de l'eau, qui mesure le nombre de litres d’eau d’irrigation pour produire les aliments qu'ils consomment.

Les résultats recueillis montrent qu’environ 20 % des personnes interrogées consomment au moins une portion de bœuf par jour. Or, s'ils échangeaient une portion de viande de bœuf - par exemple en choisissant de la dinde hachée au lieu du bœuf haché - les émissions de gaz à effet de serre de leur régime alimentaire diminuaient en moyenne de 48 % et l'impact sur la consommation d'eau de 30 %.

"Les gens peuvent faire une différence significative dans leur empreinte carbone avec des changements très simples - et le plus facile serait de remplacer le bœuf par de la volaille", souligne l’auteur principal Diego Rose, professeur de nutrition et de sécurité alimentaire à l'école de santé publique et de médecine tropicale de l'université Tulane.

De petits changements peuvent conduire à un effort global

L'étude a également examiné comment ce changement affecterait l'impact environnemental global de l'ensemble de la consommation alimentaire aux États-Unis au cours d'une journée. Ainsi, si seulement les 20 % d'Américains qui mangent du bœuf chaque jour s’en passaient pour un repas, cela réduirait l'empreinte carbone globale de tous les régimes alimentaires américains de 9,6 % et l'impact sur l'utilisation de l'eau de 5,9 %.

L’impact du changement d'autres produits a aussi été mesuré : remplacer une portion de crevettes par de la morue a réduirait les émissions de gaz à effet de serre de 34 %, et remplacer le lait de vache par du lait de soja entraînerait une réduction de 8 %.

La plus grande réduction de l'empreinte de la pénurie d'eau a été obtenue en remplaçant les asperges par des petits pois : moins 48 %. En remplaçant les amandes par des cacahuètes, l'empreinte de la rareté de l'eau diminuerait quant à elle de 30 %.

Bien que les substitutions individuelles aient été au centre de l'étude, le Pr Rose a déclaré que la lutte contre le changement climatique ne doit pas se limiter à des actions isolées. "Les changements nécessaires pour résoudre nos problèmes climatiques sont majeurs. Ils sont nécessaires dans tous les secteurs et à tous les niveaux de l'organisation humaine, des agences internationales aux gouvernements fédéraux et d'État en passant par les communautés et les ménages. De nombreux individus en sont convaincus et souhaitent changer notre problème climatique par des actions directes qu'ils peuvent contrôler. Ces actions peuvent à leur tour modifier les normes sociales relatives à la gravité du problème et aux solutions possibles pour le résoudre. Notre étude apporte la preuve que même des mesures simples peuvent contribuer à ces efforts."