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Maladie neurodégénérative

Maladie d’Alzheimer : le déclin cognitif conditionne l’espérance de vie

Par Mégane Fleury

Le déclin cognitif serait le facteur ayant le plus d’impact sur l’espérance de vie des personnes atteintes de la maladie Alzheimer. 

ThitareeSarmkasat/istock
La maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative : elle provoque le dysfonctionnement, puis la mort des neurones.
Elle génère divers troubles cognitifs notamment liés à la mémoire, au langage ou à la perception.
Les chercheurs précisent que l'espérance de vie est complexe et influencée par de nombreux facteurs.

Plus de 20% des personnes de plus de 80 ans sont touchées par la maladie d’Alzheimer. Si elle altère la qualité de vie et génère des symptômes handicapants, elle a aussi des conséquences directes sur l’espérance de vie. Selon l’association France Alzheimer, elle varie de huit à douze ans à partir du moment où le diagnostic est réalisé. Des chercheurs de l’UT Southwestern, une université du Texas, ont voulu comprendre quels facteurs influencent l’espérance de vie des personnes atteintes. Dans la revue spécialisée Journal of Alzheimer's Disease, ils dévoilent les résultats de leur étude. 

Sept facteurs influent sur l’espérance de vie 

Les données ont été tirées des dossiers cliniques et des rapports d'autopsie de patients décédés de la maladie d'Alzheimer entre 2005 et 2015. La maladie d'Alzheimer a été confirmée grâce à des autopsies cérébrales : elles ont permis de l’identifier par les anomalies traditionnelles observées chez les personnes atteintes, notamment la présence d'une agrégation anormale de protéines. L'espérance de vie dans le groupe d'étude variait d'un à 131 mois après le diagnostic. À l'aide d'un ensemble de données concernant 764 cas d’Alzheimer, Munro Cullum, professeur de psychiatrie, de neurologie et de chirurgie neurologique, et Jeffrey Schaffert, en post-doctorat de neuropsychologie clinique, ont identifié sept facteurs, permettant de prédire les écarts d'espérance de vie. Ils fournissent une estimation du nombre d'années de vie restant après le diagnostic.

Les déficiences cognitives ont l’impact le plus important  

Selon leurs conclusions, les mauvaises performances lors d'un test de dépistage cognitif axé sur l'orientation étaient le facteur le plus significatif, représentant environ 20% des variations de l'espérance de vie. Ensuite, les scientifiques ont remarqué que le sexe, l'âge, la race/l'ethnicité, les symptômes neuropsychiatriques, les résultats d'examens neurologiques anormaux et les niveaux de déficience fonctionnelle sont des éléments explicatifs. "Nous avons constaté qu'au-delà de la fonction cognitive globale, les patients plus âgés, non-hispaniques, de sexe masculin et qui présentaient davantage de symptômes moteurs et psychiatriques avaient une espérance de vie nettement plus courte", précise le Jeffrey Dr Schaffert. 

Une information pour les familles 

"L'espérance de vie des patients atteints de la maladie d'Alzheimer varie généralement de trois à douze ans, mais peut être plus longue dans certains cas, souligne le Dr Munro Cullum. Les familles sont anxieuses et ont besoin de savoir à quoi s'attendre et comment planifier au mieux l’avenir en termes de finances et de soins." Mais selon lui, ces résultats pourraient aussi aider les prestataires de soins de santé. D’autres recherches sont prévues avec des échantillons de population plus larges, pour confirmer et préciser ces résultats.