Un nez artificiel permettrait de faire le diagnostic d’une infection, d’identifier les bactéries responsables d’une infection. Son grand intérêt est de le faire beaucoup plus rapidement que ne le font les examens biologiques classiques : quand il faut 48 heures en laboratoire, il faut 24 h à notre nez artificiel pour mettre un nom sur une bactérie et donc donner l’antibiotique adéquat.
En fait, ce nez est constitué de différents capteurs, qui se colorent quand ils sont mis au contact de molécules odorantes. L’expérience a été réalisée avec du sang de malades infecté par des bactéries. Chaque type de bactérie, en dégageant sa propre odeur, colore les capteurs, et la couleur identifie la bactérie. C’est encore à l’essai, mais la piste est intéressante !
Les bactéries dégagent des odeurs, comme tout être vivant. C’est d’ailleurs, chez les mammifères, un moyen de s’identifier. Le chien reconnaît la chienne certes avec ses yeux, mais aussi sa truffe… Pour les humains, les odeurs corporelles seraient un héritage de nos lointains ancêtres, à qui elles servaient de signaux de reconnaissance... ou de séduction.
Nos odeurs proviennent en petite partie des glandes sudoripares que l’on a partout sur le corps, celles de la transpiration qui nous permettent de réguler la température du corps. Vous courez, la machine s’échauffe, donc la transpiration se met en route et vous refroidissez votre organisme. La transpiration, comme l’argent, n’a pas ou peu d’odeur. Sauf si vous faites plusieurs joggings sans jamais passer par la case douche.
Tout se passe sous nos aisselles
C’est sans couleur, mais pas sans odeur, parce que ce ne sont pas les mêmes glandes sudoripares que sur le reste du corps ! Les glandes que nous avons au niveau des aisselles, de l’aine, près des mamelons (la femme seulement) et ou des parties génitales dans les 2 sexes, ont une odeur fâcheuse quand elles se mettent à sécréter. Parce que ces glandes produisent une sueur différente qui contient entre autres des protéines. C’est l’aliment idéal pour les bactéries qui se trouvent – et elles sont nombreuses – sous nos bras et autour de notre sexe. Lorsqu’elles se régalent de notre sueur, ces bactéries produisent des composés odorants qui sont responsables de notre odeur corporelle. Et plus longtemps on laisse ces bactéries se régaler, plus l’odeur devient forte.
Certaines maladies s’accompagnent d’une odeur particulière
Une angine, une grippe, s’accompagne d’odeurs particulières plutôt désagréables liées, certes à la sueur , mais aussi aux bactéries logées dans la gorge, le nez, les poumons, etc.
Faire des diagnostics rien que sur l’odeur tient un peu du folklore ! Mais il y aurait des effluves d'ammoniaque avec des maladies rénales, ou de raifort en cas d'atteinte du foie. Les mycoses de la peau sentent le moisi, et devant un coma diabétique, l’haleine sent l’acétone.
On dit que certaines tumeurs malignes dégagent aussi des odeurs spéciales que des chiens peuvent repérer ! C’est très surprenant et troublant à la fois ! Des chercheurs ont montré que des chiens, en humant les urines de patients, pouvaient repérer celles de porteurs de cancer de la prostate, ou encore en reniflant leur haleine, ils différenciaient malades d’un cancer du poumon et personnes saines.
Idem pour des cellules de cancer du sein et des cellules saines : les chiens ont bien senti la différence !
Alors, avec le nez artificiel ou les chiens renifleurs, vous sentez bien que la panoplie des tests diagnostiques s’élargit considérablement !