"Je n’avais jamais mangé des haricots verts aussi bons". Ainsi allaient joyeusement mes pensées lors de la dégustation de l’entrée et du plat que j’avais préparés en seulement une heure avec l’aide du chef Wilfried Gresser, qui transmet son savoir-faire depuis 6 ans.
Il faut dire que l’enseignement avait été on ne peut plus agréable et dynamique, me détendant considérablement malgré un certain nombre de soucis assombrissant mon humeur du jour. "Même si nous avons peu de clients réguliers, il y a un vrai engouement pour les cours de cuisine ces dernières années, notamment parce qu’ils permettent de vivre une activité différente du train-train quotidien et qu’ils ouvrent l’esprit. Les motivations sont aussi d’ordre pécunier, puisque cuisiner évite de trop consommer des plats tout préparés, donc permet de faire des économies non négligeables en période d’inflation", m’explique mon professeur avant de commencer sa prestation. "L’idée de mes cours n’est pas forcément de reproduire exactement les plats à la maison, mais plutôt d’enseigner aux gens les bons et les mauvais réflexes culinaires pour qu’ils puissent les appliquer ou les bannir de chez eux", poursuit ce passionné de chimie.
Couper un oignon sans pleurer
Accompagnée d’une autre élève, j’aurais en effet appris des choses fort utiles au quotidien, comme tailler finement de la ciboulette pour conserver ses arômes ou couper un oignon sans pleurer. "L’huile d’olive ne doit pas être utilisée pour la cuisson, car elle peut être toxique. Mieux vaut se servir de l’huile d’arachide ou de l’huile de pépin de raisin", tranchera également notre chef, répondant ainsi à l’une de mes plus grandes interrogations du moment. "Comme ils sont trop salés, mieux vaut également ne pas avoir recours aux cubes de bouillon vendus dans les supermarchés et leur préférer des préparations en sachet", ajoute-t-il.
Impossible en revanche de reproduire chez moi la technique pour faire des quenelles de mascarpone avec deux grandes cuillères, malgré de nombreuses tentatives censées impressionner mon mari. Je ne resterai pas non plus en contact avec ma co-cuisinière, avec qui j’aurai néanmoins eu un échange agréable, fluide, riche et cordial.
"Je suis pédopsychiatre à l’hôpital, et prendre ce type de cours de cuisine me permet de couper avec mon travail qui est très intense et très cérébral", me racontera lors de notre dégustation Alice, âgée de 27 ans. "J’aime bien ce genre de moment, car je préfère faire des choses plutôt que de m’acheter des objets. Cette activité me plaît aussi car elle permet d’apprendre de nouvelles techniques et des petits trucs, avec un vrai échange social", m’explique la jeune interne, qui avait déjà profité du même concept deux ans auparavant en compagnie de sa mère et de sa sœur. "J’ai aussi pris pas mal de cours de cuisine à l’étranger quand j’étais plus jeune avec mes parents, cela nous permettait de découvrir la culture du pays que nous visitions", se souvient la belle jeune femme légèrement blessée au doigt à la suite de la mauvaise manipulation d’un couteau au début de notre expérience commune.
Comme beaucoup des clients de l’Atelier des chefs, Alice s’est vu offrir son cours de cuisine à Noël par son père via une carte cadeau. "C’est une tendance qui s’amplifie de plus en plus. Nous avons aussi pas mal d’entreprises qui profitent de ce temps d’apprentissage et d’échange pour faire du team building le midi", témoigne la manager Marie Compas, en poste depuis deux ans. "Nous recevons tous types de profils, notre public est très varié", précise-t-elle.
Patience, écoute et concentration
Son accueil est agréable, tout comme l’entrée des locaux, la cuisine et l’espace dégustation. De nombreux produits et ustensiles professionnels sont aussi vendus sur place. Comptez 45 euros pour faire et manger le "menu gourmand", composé d’un velouté d'épinards à la crème mascarpone, d’un pavé de saumon braisé au vin rouge et de haricots verts cuisinés comme un risotto. Sachez également que vous pouvez choisir différents types de leçons et différents lieux d’apprentissage, répartis à Paris, Lyon, Toulouse, Aix-en-Provence et Lille.
"Les ateliers initiant à la confection de plats japonais sont ceux qui ont le plus de succès. Nous pouvons accueillir jusqu’à 20 personnes par session, et les réservations se font en ligne sur notre site Internet. Nous sommes ouverts tous les jours sauf le lundi, les prix variant en fonction des prestations", indique Marie Compas. "Pas besoin d’avoir des compétences particulières, tout le monde peut s’inscrire, même les enfants accompagnés de leurs parents", assure-t-elle.
Tailler les différents aliments en début de cours requiert tout de même d’avoir un peu de patience, et la réalisation de la recette de bonnes capacités d’écoute et de concentration. Très riches en beurre et en mascarpone, les plats que j’ai réalisés n’étaient à mon humble avis pas non plus franchement diététiques (mais vraiment délicieux).