Si les adeptes de la course à pied connaissent en général bien la nécessité d’être correctement chaussées, très peu pensent à investir dans une brassière de qualité.
Une nouvelle étude publiée dans Frontiers in Sports and Active Living vient pourtant de démontrer qu'un soutien mammaire plus important pendant la course à pied est associé à une plus grande rigidité de l'articulation du genou, ce qui modifie la biomécanique du bas du corps des sportives.
Nouvelles stratégies
"Nous voulions identifier de nouvelles stratégies pour réduire les douleurs mammaires induites par l'activité physique chez les femmes", expliquent les auteurs en préambule. "Un plus grand soutien des seins a déjà été associé à une plus faible consommation d'oxygène et à une plus grande amplitude des mouvements", précisent-ils.
Pour compléter les études existantes, l’équipe de scientifiques a évalué les performances de 12 coureuses non professionnelles. Âgées de 18 à 35 ans, elles faisaient un bonnet B, C ou D. D’abord équipées de deux brassières différentes (l’une étant plus ajustée que l’autre), chaque participante a ensuite couru pendant trois minutes sur un tapis roulant.
Pour recueillir leurs données, les chercheurs ont utilisé 10 caméras et des éléments transmis par le tapis roulant. Bilan : par rapport à l’état de contrôle, les conditions de soutien de la poitrine faible et élevé ont été associées à des augmentations respectives de 2 % et 5 % de la rigidité de l'articulation du genou. "Globalement, si l'on tient compte de ces résultats et des recherches antérieures menées par la même équipe, un soutien-gorge plus soutenant peut donc améliorer de 7 % les performances d'une femme lorsqu’elle fait de la course à pied", rapportent les scientifiques.
Des équipements sportifs à part entière
"Nos résultats montrent que le soutien mammaire n'influence pas seulement le mouvement des seins, mais que des compensations se produisent dans l'ensemble du corps", a aussi déclaré le directeur de l’étude Douglas Powell. En plus d’une baisse des performances, ces déséquilibres ont été associés à un risque accru de blessure et au développement de douleurs dorsales ou thoraciques.
"Au cours des 50 dernières années, la conception des soutien-gorge a peu évolué. Notre étude montre pourtant que les brassières devraient être considérées comme des équipements sportifs à part entière", conclut-il.
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