Alors que le congé paternité s’est considérablement allongé depuis 2021 en France, une nouvelle étude de l’Inserm publiée dans The Lancet montre que cette évolution a été bénéfique pour la santé mentale des hommes confrontés à l’arrivée d’un nouveau-né.
Un investissement plus important
Des recherches avaient déjà précédemment prouvé que l’augmentation de la durée du congé paternité était associée à une participation accrue des conjoints aux tâches ménagères, à un investissement plus important dans l'éducation, à une amélioration de la dynamique familiale, à la majoration de la qualité relationnelle ainsi qu’à des conséquences positives sur le développement émotionnel, psychologique et social de l’enfant.
Pour consolider les données existantes, une équipe de recherche dirigée par Maria Melchior, directrice scientifique à l'Inserm, a cherché à observer l’impact de la prise d’un congé paternité de deux semaines (rémunéré et sans risque de perte d’emploi) sur les chances chez les deux parents de développer une dépression deux mois après la naissance de leur enfant.
Pour cela, les scientifiques ont utilisé les données provenant de l’étude de cohorte Elfe, qui inclut plus de 13 000 mères et près de 11 000 pères français dont les enfants sont nés en 2011. Chaque couple participant a indiqué si le père avait pris ou avait l’intention de prendre un congé paternité. Deux mois après la naissance de l’enfant, les participantes et participants ont renseigné un questionnaire permettant d’évaluer si elles ou ils souffraient de dépression.
Résultats : aux 2 mois de leur nouveau-né, plus de 64 % des pères avaient déjà pris un congé paternité, 17 % ont déclaré avoir l'intention d’en poser un et près de 19 % n’y avaient pas eu recours et ne projetaient pas de le faire. A cette même date, 4,5 % des pères ayant pris un congé paternité et 4,8 % de ceux ayant l’intention de l’utiliser présentaient une dépression post-partum, contre 5,7 % de ceux n’y ayant pas eu recours.
Dynamique familiale
Cependant, un congé paternité de deux semaines ne semble pas avoir d’effet bénéfique significatif chez les mères, puisque 16,1 % des sondées dont le partenaire l’avait utilisé présentaient une dépression post-partum, contre 15,1 % de celles dont le partenaire avait l’intention d’y avoir recours et 15,3 % de celles dont le partenaire ne l’avait pas pris.
"Outre les avantages que le congé paternité peut conférer en matière de dynamique familiale et de développement des enfants, il pourrait donc également avoir des effets positifs en matière de santé mentale des pères", commente Katharine Barry, doctorante Inserm à la Sorbonne Université et autrice de ces travaux. "En revanche l’association négative observée chez les mères pourrait suggérer qu’une durée de 2 semaines de congé paternité n’est à contrario pas suffisante pour prévenir la dépression post-partum des mères", analyse-t-elle.
Selon les scientifiques, cette association négative chez les mères pourrait aussi être due à la répartition inégale du temps alloué à la garde des enfants et/ou à un biais de sélection. "Il est ainsi possible que les pères dont la compagne est plus à risque de dépression prennent plus volontiers un congé paternité, ce qui peut biaiser les résultats", avance à son tour Maria Melchior. "Nos résultats soulignent cependant l'importance que peuvent avoir les politiques familiales ciblées sur les pères en matière de santé mentale du couple", conclut-elle. De futures recherches devraient ainsi examiner l’impact que la durée et le moment du congé paternité peuvent avoir sur la santé mentale des parents et sur le développement des enfants.
Depuis le 1er juillet 2021, la durée du congé paternité est passée de 14 à 28 jours en France, dont une semaine obligatoire.
Un investissement plus important
Des recherches avaient déjà précédemment prouvé que l’augmentation de la durée du congé paternité était associée à une participation accrue des conjoints aux tâches ménagères, à un investissement plus important dans l'éducation, à une amélioration de la dynamique familiale, à la majoration de la qualité relationnelle ainsi qu’à des conséquences positives sur le développement émotionnel, psychologique et social de l’enfant.
Pour consolider les données existantes, une équipe de recherche dirigée par Maria Melchior, directrice scientifique à l'Inserm, a cherché à observer l’impact de la prise d’un congé paternité de deux semaines (rémunéré et sans risque de perte d’emploi) sur les chances chez les deux parents de développer une dépression deux mois après la naissance de leur enfant.
Pour cela, les scientifiques ont utilisé les données provenant de l’étude de cohorte Elfe, qui inclut plus de 13 000 mères et près de 11 000 pères français dont les enfants sont nés en 2011. Chaque couple participant a indiqué si le père avait pris ou avait l’intention de prendre un congé paternité. Deux mois après la naissance de l’enfant, les participantes et participants ont renseigné un questionnaire permettant d’évaluer si elles ou ils souffraient de dépression.
Résultats : aux 2 mois de leur nouveau-né, plus de 64 % des pères avaient déjà pris un congé paternité, 17 % ont déclaré avoir l'intention d’en poser un et près de 19 % n’y avaient pas eu recours et ne projetaient pas de le faire. A cette même date, 4,5 % des pères ayant pris un congé paternité et 4,8 % de ceux ayant l’intention de l’utiliser présentaient une dépression post-partum, contre 5,7 % de ceux n’y ayant pas eu recours.
Dynamique familiale
Cependant, un congé paternité de deux semaines ne semble pas avoir d’effet bénéfique significatif chez les mères, puisque 16,1 % des sondées dont le partenaire l’avait utilisé présentaient une dépression post-partum, contre 15,1 % de celles dont le partenaire avait l’intention d’y avoir recours et 15,3 % de celles dont le partenaire ne l’avait pas pris.
"Outre les avantages que le congé paternité peut conférer en matière de dynamique familiale et de développement des enfants, il pourrait donc également avoir des effets positifs en matière de santé mentale des pères", commente Katharine Barry, doctorante Inserm à la Sorbonne Université et autrice de ces travaux. "En revanche l’association négative observée chez les mères pourrait suggérer qu’une durée de 2 semaines de congé paternité n’est à contrario pas suffisante pour prévenir la dépression post-partum des mères", analyse-t-elle.
Selon les scientifiques, cette association négative chez les mères pourrait aussi être due à la répartition inégale du temps alloué à la garde des enfants et/ou à un biais de sélection. "Il est ainsi possible que les pères dont la compagne est plus à risque de dépression prennent plus volontiers un congé paternité, ce qui peut biaiser les résultats", avance à son tour Maria Melchior. "Nos résultats soulignent cependant l'importance que peuvent avoir les politiques familiales ciblées sur les pères en matière de santé mentale du couple", conclut-elle. De futures recherches devraient ainsi examiner l’impact que la durée et le moment du congé paternité peuvent avoir sur la santé mentale des parents et sur le développement des enfants.
Depuis le 1er juillet 2021, la durée du congé paternité est passée de 14 à 28 jours en France, dont une semaine obligatoire.