Ah… Le mois de janvier, la nouvelle année, les bonnes résolutions et… les horoscopes. Certes, ces derniers nous suivent tout au long de l’année mais janvier est leur mois par excellence. C’est-à-dire le mois des prévisions annuelles.
Il est presque impossible d’y échapper ! En janvier, les horoscopes annuels se multiplient. Sites spécialisés, comptes instagram, presse féminine… tout le monde y va du sien. Et disons le franchement, quand bien même on aimerait le nier, que l’on y croit franchement ou pas, on prend plaisir à les lire.
Mais une question demeure : pourquoi ? Pourquoi aimons-nous tant les horoscopes ? Et pourquoi y accordons-nous de l’importance ? En d’autres termes, qu’est-ce qui les rend si attractifs ?
L’horoscope ou la recherche de divertissement
Interrogez vos amis, et surtout vos amies, et vous verrez : la majorité d’entre-nous lisons notre horoscope. Non, pas forcément tous les jours, ni forcément de manière régulière, mais il n’empêche que nous aimons y jeter un œil de temps à autre.
Pourtant voilà, si quelques-uns d’entre nous sont très portés sur l’astrologie et y accordent une grande importance, ils sont loin d’être majoritaires. En effet, nous sommes bien plus nombreux à ne pas y croire, ou à ne pas réellement y croire, et pourtant cela ne nous empêche pas de les lire. Alors pourquoi donc ?
Première hypothèse, énoncée par Isabelle, étudiante : il s’agirait d’une affaire de curiosité. La jeune femme nous en dit plus : “Je lis l’horoscope sur les réseaux sociaux ou dans la presse généraliste, lorsque je tombe dessus. Je ne le regarde pas forcément tous les jours, mais je le fais assez régulièrement par curiosité. J’aime bien voir si ce que l’on me prédis se passera réellement, si cela correspondra à ma journée”.
Emeline, 28 ans, partage le point de vue d’Isabelle tout en apportant une autre hypothèse : lire l'horoscope, c’est aussi vouloir se divertir. Elle s’explique : “Personnellement, je ne peux pas dire que je crois aux prédictions des horoscopes, ni même que j’y accorde beaucoup d’importance, mais si je tombe dessus -sur mon fil Instagram, par exemple- j’aime bien les lire. Je trouve ça amusant ou plutôt, divertissant”.
Curiosité, amusement… pour les deux jeunes femmes, lire son horoscope serait donc une sorte de rituel, une manière de déconnecter. Et sur ce point, Serge Bret-Morel, ancien astrologue aujourd’hui devenu sceptique, les rejoint. Ainsi, d’après lui, si l’on “aime écouter ou lire son horoscope c’est parce que ça permet de déconnecter, de se couper du quotidien”.
C’est tout ? La recherche de déconnexion et de divertissement permettent-elles d’expliquer à elles seules l’engouement global pour les horoscopes ? Non, bien sûr que non.
Lire son horoscope c’est aussi se rassurer
Peu importe le degré d’importance que l’on accorde aux horoscopes, qu’on y croit dur comme fer ou seulement quand ça nous arrange, si on les lit, c’est aussi pour se rassurer.
D’ailleurs, d’après Serge Bret-Morel, c’est avant tout, à ce côté rassurant qu’ils doivent une grande partie de leur succès. Qu’en pensent les amateurs ? Ils acquiescent.
Prenons le cas de Nina, par exemple. La jeune femme de 28 ans assure ne pas croire aux horoscopes et “ne pas baser de grandes décisions dessus”. Pourtant, quand on lui demande pourquoi , si elle n’y accorde que peu de crédit, elle continue de les lire occasionnellement, elle concède : “parce que ça me rassure”.
Même son de cloche chez Laura, qui contrairement à Nina croient aux prédictions qu’elle lit, “ce que j’aime dans les horoscopes, c’est leur côté rassurant, réconfortant”.
Ok, on aime les horoscopes parce qu’ils nous rassurent, nous réconfortent dans nos choix. Mais, attendez un instant : comment peuvent-ils tous être rassurants ? Ne sont-ils pas censés prédire l’avenir et donc aussi bien annoncer des bonnes et des mauvaises nouvelles ?
Alors oui, en théorie toutes les prédictions évoquées ne devraient pas être bonnes, mais dans les faits, c’est un peu différent. “Il y a rarement de prédictions négatives dans les horoscopes. Les gens n’aiment pas les lire, cela n’est pas ce qu’ils recherchent” constate Serge Bret-Morel.
Le spécialiste de l’astrologie poursuit : ”Quelque part, ils ne les lisent pas pour entendre la vérité. Ce n'est pas pour rien que l’astrologue a toujours le sourire et que les nouvelles qu’il annonce sont généralement positives, comme l'expliquent les psychologues, lire son horoscope c’est aussi rechercher des émotions positives”.
Très bien, mais alors que se passe-t-il quand les annonces faites sont négatives ou bien tout simplement fausses ? Cela ébranle-t-il notre croyance, ou du moins, cela nous pousse-t-il à lire moins l’horoscope ?
Finalement, on y croit lorsque cela nous arrange
La réponse est non, lorsque les prédictions de l’horoscope sont erronées ou bien, qu’elles sont négatives, notre rapport aux horoscopes en général ne change pas.
Reprenons le cas de Laura, notre aficionado des horoscopes : “Lorsqu’il s’agit d’une prédiction positive, si elle n’a pas lieu, je suis déçue, puis je me demande ce que j’ai mal fait, quitte à me remémorer ma journée heure par heure pour savoir où j’aurai pu inverser la tendance en ma faveur. Lorsqu’au contraire il s’agit d’une prédiction négative, et qu’elle n’a pas eu lieu, alors je suis soulagée et je me dis que j’ai contré la chose”.
Même constat pour Isabelle : un horoscope qui serait tombé à côté de la plaque n’ébranle rien. L’étudiante développe son point de vue : “Quand un horoscope ne prédit pas ma journée ou tout simplement n’a rien à voir avec la réalité, je me dis qu’il n’était pas fiable mais quand un autre dit vrai, j’ai tendance à y croire à nouveau”.
Finalement, cela reviendrait à dire que l’on croit aux horoscopes uniquement lorsqu’ils nous arrangent. En somme, résume Serge Bret-Morel, “les horoscopes n'ont rien à voir avec une quelconque croyance. Les psychologues appellent ça la croyance clignotante : quand ils vont dans notre sens on y adhère, quand ça n’est plus le cas on y pense plus !”.