Si l’on aime manger léger et équilibré l’été, l’hiver on a bien souvent tendance à manger plus lourd. Ainsi, si l’on a guère de mal à ne consommer que des salades en été, lorsque les températures chutent, on s’oriente naturellement vers des plats qui tiennent davantage au corps. Bye Bye les tomates-mozzarella et bonjour aux boeuf bourguignon, pot-au-feu et autres mets pas légers légers..
Mais, une question demeure : a-t-on raison ? Qui dit baisse des températures dit-il vraiment plats chauds et en sauce ? Ou est-ce une énième idée reçue qui n’a pas vraiment lieu d’être ? Et d’ailleurs, quelles sont les choses à faire -et à ne pas faire- avec la nourriture d’hiver ? Arnaud Cocaul, nutritionniste, nous aident à démêler le vrai du faux.
Faut-il manger plus gras ?
Eh bien non, pas forcément. Ou comme le dirait Arnaud Cocaul, il s’agit-là d’une “idée préconçue qui n’est pas vraiment fondée”. Le nutritionniste nous en dit plus : “Oui, il est vrai qu’il nous faut maintenir notre température corporelle normale et que le froid nous fait brûler plus de calories mais, pour autant, le nombre calories journalières doit rester le même tout au long de l’année”.
En effet, poursuit-il : “Traditionnellement, en hiver, on délaisse les salades car on estime qu’elles ne nous réchauffent pas assez et on se dirige plutôt vers des plats plus roboratifs. Ces derniers nous donnent l’impression d’être plus calés, mais pour autant manger des salades en hiver n’aurait aucune conséquence particulière”.
En somme, résume le spécialiste, “l’équilibre alimentaire se construit au long court”. Il n’est pas question de faire le plein de gras, même s’il s’agit de bon gras, en hiver !
Peut-on manger moins de fruits et légumes ?
Bien entendu, c’est faux. Si comme le souligne Arnaud Cocaul, nous n’avons pas forcément “de besoins spécifiques en hiver”, il faut néanmoins manger autant de fruits et de légumes qu’en été.
Ca paraît évident dites-vous ? Bah non, pas tant que ça. Faites un tour dans les rayons fruits et légumes de vos supermarchés et vous verrez : en hiver, il y a nettement moins de choix, surtout si on s’applique à respecter les saisons.
Pour autant, spécifie le médecin, “même s’il y a moins de choix, il faut continuer à consommer autant de fruits et légumes qu’en été”. Concrètement, ajoute-t-il, cela veut dire acheter “des pommes, des poires et des mandarines” mais aussi, et on les oublie souvent, des marrons et châtaignes".
En outre, note l’expert, si “les marrons et châtaignes font parfois peur parce qu’ils ont la réputation d’être caloriques, ce n’est pas une raison pour ne pas en consommer. Certes, ils sont riches en calories mais ils sont bons pour la santé, et sont de bonnes sources de fibres”.
Côté légumes, continue Arnaud Cocaul, si les courgettes, poivrons et autres ne sont pas des légumes de saison, l’hiver peut être l’occasion de découvrir ou redécouvrir les légumes anciens. Et là, le choix est vaste : panais, topinambour, courges.. Autant de possibilités qui vous permettront de varier les plaisirs !
Manger des soupes, la solution pour avoir votre dose journalière de légumes ?
Alors, oui la soupe est une excellente option. Mais… attention ! Par soupe, on entend les potages sans ajout de matières grasses, les veloutés ne sont donc pas concernés !
En effet, précise Arnaud Cocaul : “Il faut faire attention aux veloutés, parce que contrairement aux soupes, ils sont gras!”. Ainsi, explique-t-il, mieux vaut s’orienter vers “des soupes de légumes sans matière grasse ajoutée et si possible les faire soi-même”. De plus, précise-t-il, afin “de ne pas perdre les minéraux et nutriments des légumes lors de la cuisson, il peut être bon de récupérer l’eau de cuisson et de s’en servir comme bouillon”.
On ne manque d’aucune vitamine et nutriment en hiver ?
Non, c’est faux. Effectivement, dans la vaste majorité, nos besoins sont couverts même durant les mois froids de l’hiver. Sauf.. pour la vitamine D. Et pour cause, explique le docteur Cocaul, “même en mangeant des poissons à arêtes, comme des sardines par exemple, nos besoins ne seront pas couverts”.
Comment faire alors ? Pour éviter d’être déficitaire, Arnaud Cocaul recommande de “prendre une ampoule de vitamine D au changement de saison. On oublie surtout pas, sinon rien à faire : on sera forcément déficitaire”.
Pour ce qui est du reste, pas de panique vous ne devriez pas avoir de carences particulières. Et si l’envie vous prenait de prendre des compléments alimentaires, oubliez : “ils sont chers et généralement pas nécessaires" conclut le médecin.