Manger du miel pour perdre du poids. Voilà ce que préconise de faire le Honey Diet, un régime alimentaire mis sur pied par un nutritionniste anglais. Un régime alimentaire qui, qui plus est, serait une méthode minceur miracle. En clair : les kilos disparaîtraient comme par magie.
Mais pourquoi ? Quels sont les grands principes de ce régime ? Ne s’agit-il pas là, encore une fois, d’un effet d’annonce plutôt que d’une réalité ?
On a passé ce nouveau régime à la mode au crible. Et… alerte : non, il s’agit pas d’une solution miracle !
Le Honey Diet : qu’est-ce que c’est ?
Les principes fondateurs de ce régime sont plutôt simples et explicites : il suffit de manger du miel. En somme, tout au long de la journée, au lieu de manger du sucre, on le remplace par du miel.
Mais, ce n’est pas tout. Mike Mc Innes, le créateur du régime, insiste aussi sur l’importance de consommer du miel le soir, juste avant le coucher. Ainsi, il suggère, par exemple, de glisser une cuillère à café de miel dans sa tisane avant d’aller dormir.
Par ailleurs, parce que tout miracle à ses limites, il note également qu’il faut, comme dans tous les régimes, faire attention à ce que l’on mange et faire de l’exercice. Eh oui.. si vous pensiez que le miel allait faire fondre les calories de vos burgers et autres "comfort food” comme neige au soleil, vous pouvez passer votre chemin.
Manger du miel fait-il perdre du poids ?
Selon Mike Mc Innes, son régime permettrait de mincir parce que manger du miel désactiverait les mécanismes du cerveau déclencheurs de nos envies sucrées.
Alors, info ou intox ? Le miel peut-il véritablement nous aider à diminuer notre consommation de sucre ? Oui et non. On s’explique : oui, manger un aliment sucré avant d’aller dormir peut avoir cet effet ; mais non, ça n’est pas spécifique au miel.
Anthony Bertou, nutritionniste, nous en dit plus : “Ce que l’on sait, c’est que la sécrétion d’insuline va donner lieu à une déviation du tryptophane (NDLR acide aminé) vers la synthèse de sérotonine. Celle-ci est à l’origine de l’apaisement -donc, par extension- de la diminution des pulsions sucrées- et elle est aussi le précurseur de la mélatonine (NDLR hormone du sommeil)”.
En d’autres termes, ajoute l’expert, “consommer des aliments glycémiques en collation ou au moment du coucher, crée effectivement un contexte favorable aux cycles de la sérotonine et de la mélatonine. En revanche, ça n’est pas du tout spécifique au miel, le résultat sera donc le même si l’on mange un fruit ou un carré de chocolat noir”.
Mais alors, faut-il plutôt consommer du miel ou du sucre ?
On l’a dit et on le redit : non, manger du miel ne vous fera pas maigrir. Cependant, à choisir entre le sucre et le miel, Anthony Bertou recommande de jeter son dévolu sur le second : “A toute proportion gardée, entre le sucre et le miel, je recommande de consommer le miel”.
Mais pourquoi est-il meilleur, pour la santé, de consommer du miel plutôt que du sucre ? Simplement, parce que le miel a de meilleures qualités nutritionnelles que le sucre. Et pour cause, détaille le spécialiste : “Le miel a un pouvoir sucrant plus élevé que le sucre, on en utilise moins tout en donnant un goût tout aussi sucré à nos aliments”.
Et, continue-t-il, ça n’est pas tout. “Il a également, entre autres, une teneur en polyphénols ce qui permet de réduire le pic glycémique et une teneur en fructose. Lequel possède un index glycémique plus faible que le glucose”.
Ainsi, résume Anthony Bertou, “si vous mangez peu de sucre -deux carrés de sucre par jour- cela n’aura aucun impact néfaste sur votre santé. Par contre, il est vrai que les remplacer par du miel, en raison de ses propriétés spécifiques, est une bonne idée”.
En revanche, il n’est pas non plus question d’en abuser. En outre, manger du miel à la place du sucre tout en continuant une consommation exagérée aura également des effets délétères.
“Si vous mangez 100 grammes de sucre et que vous les remplacez par 100 grammes de miel, cela aura un impact néfaste sur votre santé (trop de fructose peut notamment causer une prise de poids ou encore une insulino résistance) et ce, même si la qualité est plus intéressante. Par contre, une ou deux cuillères à café de miel par jour c’est sans danger et ça apporte des bénéfices que n’ont pas le sucre” explique le nutritionniste.
Morale de l’histoire, le miel c’est mieux mais…
Résultat, il paraît indéniable qu’une consommation quotidienne -et raisonnable- de miel est à préférer à une consommation similaire en sucre. Néanmoins, met en garde l’expert, la meilleure option est toujours “de diminuer sa dépendance au sucre”.
“Pour se responsabiliser à long terme, il faut diminuer la quantité de sucre consommée. Or, le miel c’est mieux, mais ça reste du sucre !” conclut le nutritionniste.