Ah… Les bouffées de chaleur, un mal bien fréquent ! Passé la cinquantaine, et alors que la préménopause ou la ménopause pointent le bout de leur nez, la plupart des femmes en font l’expérience. Plus précisément, elles seraient environ 70% à ressentir ces brusques montées de chaleur.
Des montées de chaleur qui, dans certains cas, peuvent s’accompagner de frissons et même, de sueurs (nocturnes ou non). Et oui, pas facile à gérer… et à traiter non plus. Pourquoi ? Parce que le traitement médical le plus efficace reste l'hormonothérapie, soit un traitement hormonal que de nombreuses femmes sont réticentes à tester.
Alors que faire ? Comment se débarrasser des bouffées de chaleur sans pour autant avoir recours à l’hormonothérapie ? Pas de panique : il existe d’autres solutions. Un indice, revoyez votre mode de vie et jetez un œil du côté des plantes.
Les bouffées de chaleur, kezako ?
Avant de rentrer dans le vif du sujet, laissez-nous reposer les bases. Eh oui, si tout le monde a déjà entendu parler des bouffées de chaleur, tout le monde ne sait pas forcément à quoi elles sont dues. Au cas où la réponse serait négative, permettez-nous de le dire ou... de le redire.
Déjà, reprenons depuis le début, la ménopause c’est quoi ? “La ménopause est une période de transition donnant lieu à des déséquilibres hormonaux. Durant la préménopause, la sécrétion de progestérone chute, puis un peu plus tard c’est la production d’oestrogènes qui s’arrête” explique, Loïc Ternisien, naturopathe et énergéticien.
Il poursuit : “C’est l’arrêt de la fabrication d'oestrogènes qui va donner lieu à des bouffées de chaleur, à des troubles menstruels et parfois également à une hausse de l’anxiété ou à l’apparition de troubles dépressifs”.
Les bouffées de chaleur, quant à elles, précise le spécialiste, s’apparentent à “des montées de chaleur rapide et quasiment incontrôlées montant du haut du corps jusqu’au visage”. Par ailleurs, ajoute l’auteur de “Naturopathie : le guide, saison par saison”, “elles peuvent aussi s’accompagner de frissons, de sueur et dans certains cas de sueurs nocturnes”.
Mais attention, insiste de son côté, Kelly Jastszebski, naturopathe, si ces dernières sont bien souvent liées à la ménopause, “il est important de faire un bilan hormonal avec son médecin pour être sûr qu’il s’agisse bien de la ménopause”.
En effet, bien qu’elles aillent souvent de pair, les bouffées de chaleur peuvent également être un symptôme du syndrome prémenstruel (NDLR SPM). “On peut avoir durant le SPM, un excès d’oestrogènes ou un manque de progesterone qui laisse alors dominer l'oestrogène. Dans ces deux cas, on peut tout à fait avoir des bouffées de chaleur" note la naturopathe.
Ok, les choses sont plus claires. Les bouffées de chaleur sont des coups de chaud rapides accompagnés parfois de frissons ou de sueurs froides signalant l’arrivée de la ménopause ou des SPM. On en sait donc plus. Mais... comment les soulager ?
Accepter le changement et adapter son style de vie
Certes, on a promis de vous parler des traitements alternatifs à l’hormonothérapie, mais ils ne sont pas les seules et uniques solutions. Effectivement, selon Loïc Ternisien, il est avant tout crucial de prendre conscience et d’accepter ces changements induits par la ménopause.
“Ce qui est important, c’est de prendre conscience de ce changement, de l’accepter. Il ne faut pas associer la ménopause, comme c’est souvent le cas dans l’inconscient collectif, à une perte de la féminité. Pour en limiter les symptômes, il est important d’accueillir la ménopause comme une étape normale, une transition. Ne pas la combattre, fait déjà beaucoup. Prenez par exemple les femme qui accueillent la ménopause comme un soulagement, généralement leur corps réagi mieux et les symptômes sont moins nombreux”.
Une fois l’étape de l’acceptation passée, il est également bon de se pencher sur son style de vie, et de le corriger si nécessaire. “Si on a des bouffées de chaleur, et notamment si l’on souffre aussi de troubles de la circulation sanguine qui peuvent les intensifier, l'hygiène de vie globale est très importante. Plus notre circulation sanguine sera bonne, moins les bouffées de chaleur seront nombreuses” développe Kelly Jastszebski.
Concrètement, détaille le naturopathe et énergéticien, cela veut dire qu’il faut adapter son alimentation. “Manger trop de produits transformés, de sucre, de gluten et d'épices peut, en effet, donner lieu à une augmentation des bouffées de chaleur. On peut donc essayer de les limiter en évitant le gluten, les excitants comme le café et le thé, le sucre, etc”.
Ensuite, continue-t-il, “il faut limiter la consommation d’alcool, de cigarettes et avoir une activité sportive régulière. Autre chose, il faut faire attention à son sommeil, une bonne qualité de sommeil est importante, et limiter les facteurs de stress”.
Rassurez-vous, nuance sa confrère, il n’est pas non plus question “de faire une activité sportive intense mais seulement de bouger, on peut donc faire de la marche, du yoga… Tout ça améliorera la circulation sanguine et donc limitera les bouffées de chaleur”.
Une fois ces changements opérés, vous devriez déjà avoir une nette amélioration. Mais, comme toutes les femmes ne réagissent pas de la même façon, il peut-être bon d’associer une adaptation du style de vie à la prise de certaines plantes ou compléments alimentaires.
La naturopathie à la rescousse
Plantes et compléments alimentaires peuvent grandement aider à limiter l’apparition des bouffées de chaleur, mais il faut être prudent. Loïc Ternisien met en garde : “Avec les plantes, il faut toujours faire attention. Toutes les plantes ne peuvent pas être prises par tout le monde”.
Une opinion partagée par Kelly Jastszebski, laquelle renchérit : “On conseille souvent les mêmes plantes, mais il faut faire attention, et être sûr d’être ménopausé. On ne donne pas la même plante selon que la personne est ménopausée ou en SPM, par exemple, et ce même si dans les deux cas c’est pour traiter des bouffées de chaleur. En effet, tout dépend de l’équilibre hormonal et le risque serait de choisir une plante qui accentue la problématique. Parfois, ça peut aider mais ça peut aussi accentuer la situation. Je conseille donc vraiment de connaître son profil hormonal avant de choisir une plante”.
Une fois votre profil hormonal déterminé, plusieurs plantes peuvent soulager vos symptômes. Par exemple, si vous manquez d’oestrogène on vous conseillera certainement de prendre de la sauge officinale ou du houblon (la plante, pas des litres de bières….) lesquels sont, comme le souligne Loïc Ternisien, “des phytoestrogènes et permettent donc de compenser la perte en oestrogène et, dans le cas de la ménopause, de faciliter la transition”.
Outre ces deux plantes, poursuit le naturopathe, on peut aussi prendre “du gattilier, de l’actée à grappes noires ou du trèfle rouge qui auront aussi des effets régulateurs. Par ailleurs, pour une action plus globale le ginseng peut-être intéressant, tout comme l’aloe vera qui permettra d’éviter les chaleurs nocturnes et d’avoir un sommeil réparateur”.
Côté forme, ajoute Kelly Jastszebski, on préfère “les infusions plutôt que les huiles essentielles (surtout si on est pas certain de son profil hormonal) qui peuvent être trop fortes. Et surtout, si ça ne marche pas, on n’insiste pas!”.
Pour une meilleure efficacité, on pense aussi à associer les plantes à des compléments alimentaires. Il est, explique Loïc Ternisien, toujours intéressant de “prendre des oméga 3, mais on peut également prendre de la vitamine E pour remplacer l’oestrogène et soulager les sautes d’humeurs, les sueurs nocturnes et la sécheresse vaginale ou des bio flavonoïdes qui auront un effet similaire. N’oublions pas non plus les vitamines du groupe B et le magnésium, deux classiques qui sont toujours utiles”.
Et sinon, y a-t-il d’autres solutions sous le soleil ? Oui, répond Loïc Ternisien qui appuie sur les très bons résultats de “l’acupuncture, de l’acupression et de l’homéopathie, qui peut faire des miracles”. Autre grand classique : le spécialiste conseille de méditer et pour les plus aventureux, sensibles à l'énergétique, de tester le reiki ou encore le tai chi.
Dernière astuce, note Kelly Jastszebski, pensez “à noter dans un carnet les dates d’arrivée des bouffées de chaleurs pour voir si elles correspondent au cycle menstruel ou au SPM, si vous souffrez du symptôme".