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Retour en présentiel : comment éviter de ramener les soucis professionnels chez soi

Pour passer de belles soirées en rentrant du bureau, suivez les conseils de Christophe Nguyen, psychologue du travail et auteur du livre "Santé psychologique au travail et Covid-19".

Retour en présentiel : comment éviter de ramener les soucis professionnels chez soi fizkes / istock.

  • Publié le 22.09.2021 à 10h00
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Le retour en présentiel est synonyme, pour beaucoup, d’une re-confrontation à des choses peu agréables que le télétravail permettait d’esquiver : un collègue toxique, un patron stressant, des réunions interminables... Pour laisser tous ces soucis au bureau lorsque l’on rentre chez soi, le psychologue du travail Christophe Nguyen nous livre ses précieux conseils. "Car lorsqu’on n’arrive pas à couper avec son travail à la maison, c’est un mauvais signe en termes de santé mentale", précise en préambule le spécialiste, qui vient de publier "Santé psychologique au travail et Covid-19".

S’emménager des temps de transition

La première chose à faire pour arriver à profiter de ses soirées sereinement, c’est de s’aménager des temps de transition entre le travail et le retour à la maison. Cela peut consister par exemple à marcher un peu, prendre les transports, écouter de la musique, lire, faire une activité agréable avec ses enfants... "Le but, c’est de séparer le domicile et le bureau par un changement spatial et temporel, afin créer une frontière psychologique entre les deux univers", explique Christophe Nguyen. "Ainsi, grâce à ce petit rituel, le cerveau comprend qu’il est temps de se déconnecter", poursuit-il.

"Je conseille également de commencer sa journée par quelque chose de personnel, et de la terminer de la même manière", recommande l’expert en santé mentale.

Couper activement les ruminations

Si, malgré ce temps de transition, les ruminations professionnelles surgissent pendant la soirée, il faut y remédier activement. "Cela peut par exemple se faire grâce à la relaxation, la méditation ou des exercices de respiration. Ces techniques permettent de reprendre le contrôle sur nos émotions lorsqu’elles nous dépassent", conseille Christophe Nguyen. "Le but de l’exercice, c’est de ne pas subir sans rien faire nos pensées noires : il faut rester actif", ajoute-t-il.

Avoir une vie qui n’est pas centrée uniquement sur le travail

Pour ne pas que le travail gangrène nos temps de repos, il est aussi très important "d’avoir autre chose dans la vie", insiste Christophe Nguyen. En d’autres termes, il faut essayer de se construire une existence équilibrée, basée sur plusieurs centres d’intérêt : le sport, les sorties entre amis, la famille, l’art, la musique, l’engagement associatif, etc... "Ce sont des facteurs de protection pour la santé mentale, qui permettent de récupérer psychologiquement", explique le professionnel de santé.

Traiter le problème à la source

Cela peut paraître évident, mais le moyen le plus efficace pour évacuer les préoccupations professionnelles, c’est d’abord d’identifier les soucis du bureau, puis de les traiter. "Il faut identifier la source du problème, vérifier qu’il est bien réel, évaluer son degré de gravité et mettre des mots sur les émotions qu’il génère : colère, stress, tristesse...", précise Christophe Nguyen. "Une fois que l’on a fait ce travail, il faut traiter le problème de manière assertive, en parlant aux personnes concernées : ses collègues, son chef, son DRH... Il faut surtout éviter d’être agressif, rester factuel et concentrer les remarques sur le plan professionnel", poursuit-il.  

Consulter un psychologue du travail

Si, malgré tous ces conseils, vous n’arrivez toujours pas à laisser vos soucis professionnels sur le paillasson, il peut être très bénéfique de consulter un psychologue du travail. Cette démarche doit même devenir prioritaire quand les comportements habituels changent : insomnie, perte d’appétit et de poids, pleurs réguliers, sursauts au moindre imprévu, manque de concentration, baisse de l’efficacité professionnelle, remarques de l’entourage, chute de cheveux, problèmes de digestion et de peau, perte de plaisir... "Il faut dédramatiser le fait d’aller voir un psychologue, et ne pas attendre d’être hyper mal pour consulter. Souvent, les patients arrivent un peu tard", déplore Christophe Nguyen.

Ne pas prendre des médicaments tout seul

Les somnifères et les anxiolytiques, s’ils peuvent soulager ponctuellement des problèmes de sommeil ou des angoissent générées par la vie professionnelle, ne sont, en aucun cas, des solutions durables sur le long terme. "Leur prise doit être encadrée par un médecin psychiatre, et pas par un médecin généraliste", ajoute le psychologue du travail. "En France, il y a trop d’automédication autour de ces produits-là", conclut-il.

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