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L'avis de l'experte

Idée reçue : doit-on moins manger durant l'été ?

Par Floriane Valdayron

Dans sa série "Les idées reçues sur l'alimentation", Mieux Vivre Santé fait le point sur le lien entre été et appétit, avec l'aide d'Hélène Lemaire, diététicienne nutritionniste.

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Voir son appétit diminuer, donc moins manger : c'est l'une des idées reçues qui accompagnent l'été. Vrai ou faux ? "Je ne pense pas que les besoins énergétiques ni les apports qu'ils suscitent changent selon la saison, ou très légèrement, si c'est le cas", estime Hélène Lemaire, diététicienne nutritionniste. Il est vrai que la thermogénèse, soit la production de chaleur par l'organisme pour lutter contre le froid, demande plus d'énergie que la thermolyse, le phénomène auquel il est contraint l'été pour réguler sa température interne. "Mais cela se joue seulement à quelques dizaines de kilocalories près, explique l'experte en précisant que le passage de l'hiver au printemps est assez peu remarquable au niveau du corps, en raison des vêtements et chauffages à notre disposition. En revanche, on mange différemment l'été"

En cause notamment : la transpiration induite par la thermolyse, synonyme de perte d'eau, donc source de soif. "De fait, on a davantage faim d'aliments désaltérants", reprend Hélène Lemaire. Par exemple, on a tendance à préférer aux plats chauds et cuisinés – comme les gratins et les raclettes – des salades composées. "Néanmoins, elles contiennent autant de matière grasse, sous la forme d'huile et de fromages, tels que la féta ou la mozzarella", indique la diététicienne nutritionniste. Le constat est le même pour les glucides : leur apport est quasiment identique selon les saisons, avec des fruits et légumes au lieu de l'amidon. "Seule la structure du repas change réellement, poursuit l'experte. Au lieu de manger des pâtes ou du riz, on consommera du pain pour saucer son assiette de salade".

Des exceptions selon la résistance à la chaleur 

Néanmoins, Hélène Lemaire constate que certains de ses patients ont réellement moins faim quand il fait particulièrement chaud et ont tendance à perdre un petit peu de poids. "Quelques-uns ont un poids d'hiver et un autre d'été, note-t-elle, en soulignant que cela se joue à un ou deux kilos. C'est parce qu'ils se régulent moins bien au niveau de la chaleur : lorsqu'elle est vraiment trop forte, elle leur coupe l'appétit". La diététicienne nutritionniste remarque également que des personnes ont l'impression de moins manger parce qu'elles se dirigent naturellement vers des plats froids, assimilés à des repas plus légers. "En réalité, les quantités sont les mêmes ; il s'agit seulement d'aliments différents", conclut l'experte.