En 2020, 73% des Français ont consommé des produits bio au moins une fois par mois, selon l'Agence Française pour le Développement et la Promotion de l'Agriculture Biologique : l'occasion de faire le point. D'abord, l'alimentation bio concerne aussi bien les produits agricoles non transformés – comme les céréales, les légumes, les fruits, le lait, les œufs, la viande et le poisson – que les transformés, tels que le pain, le fromage et les plats cuisinés. Leur production est soumise à une réglementation européenne, appliquée par tous les États membres, et est complétée par un cahier des charges français.
Sans détailler chaque disposition, retenons qu'il est interdit de recourir aux pesticides, aux engrais chimiques de synthèse et aux OGM (organismes génétiquement modifiés), tandis que les additifs et auxiliaires technologiques contenus dans les produits transformés sont limités. Par ailleurs, comme l'explique le ministère de l'Économie, tous les opérateurs (producteurs, transformateurs, grossistes, ou encore importateurs) doivent notifier leur activité à l’Agence BIO. De la même manière, ces derniers doivent passer un contrat avec un organisme certificateur agréé par l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO), actuellement au nombre de neuf.
"Il faut privilégier le bio français"
Quel que soit le label dont il dépend, le bio possède nombre de bienfaits… Du moins, s'il est local. "Le bio étranger ne me paraît pas intéressant, martèle Hélène Lemaire, diététicienne nutritionniste. À mon sens, il faut privilégier le bio français, car on est sûr que les contrôles des organismes certificateurs sont sérieux". Par ailleurs, ce dernier ne pose pas la question des transports, ni de la pollution qui découle de l'import. "Le bio dans un emballage plastique en supermarché n'a pas de raison d'être, il vaut mieux acheter du non-bio au marché", souligne l'experte.
Aussi, parmi les avantages du bio, elle évoque l'absence de traitements phytosanitaires. "Il peut y avoir des traces, bien sûr, mais le fait de ne pas en mettre a une conséquence écologique énorme : la terre dans laquelle pousse les légumes bio comporte beaucoup de micro-organismes, d'insectes, et de vers qui permettent d'obtenir une terre vivante et riche en micronutriments", assure Hélène Lemaire. Elle décrit un cercle vicieux : plus on a recours aux traitements, plus on appauvrit la terre, plus on utilise des engrais pour l'enrichir.
"L'intérêt du légume bio, en particulier, c'est qu'il pousse sans insecticides. Il a une peau plus épaisse, et est plus riche en antioxydants", reprend la diététicienne nutritionniste, en précisant que ces derniers sont colorés et repoussent certains insectes. De la même manière, ils sont plus résistants : on pourra conserver une salade bio bien plus longtemps dans son réfrigérateur. "Le bio a ses limites dès lors que l'on sort de la saisonnalité, ajoute l'experte. Par exemple, des patients me disent qu'ils achètent des endives ou des poires bio au mois de juin, alors qu'elles ne sont récoltées qu'en août et en septembre en France. C'est assez problématique".