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Manger mieux

Esprit sain dans un corps sain : découvrez l'alimentation intuitive

Par Aude Solente

Une nouvelle approche de l'alimentation s'invite sur le devant de la scène : l'alimentation intuitive. Destinée à améliorer le rapport que l'on entretient avec son corps, cette approche ne serait pas une nouvelle et consistait surtout en un style de vie.

macniak/iStock

Les aficionados d'un mode de vie sain la connaissent déjà bien, les autres, peut-être un peu moins… Mais de qui parle-t-on ? De l'alimentation intuitive pardi ! On vous voit déjà froncer les sourcils : mais non, il ne s'agit pas d'un énième régime alimentaire à la mode.

lAvec l'alimentation intuitive, on vise plutôt à changer sa relation à la nourriture. Il n'est donc plus question de se priver de compter sans cesser les calories absorbées. Ah… on vous a mis l'eau à la bouche ? N'ayez crainte, on vous en dit plus.

Une approche positive de l'alimentation

Karine Gravel, docteure en nutrition , a élaboré la diététique sous l'angle de l'alimentation intuitive. C'est cette approche qu'elle utilise exclusivement avec ses patients. Une approche, qu'elle définit comme étant « bienveillante »

Selon elle, avec l'alimentation intuitive, il n'est plus question de « contrôler son alimentation, ni de contrôler constamment son poids. Il s'agit plutôt d'écouter les besoins de son corps et de comprendre ses aliments au lieu de se blâmer »

En ce sens, l'alimentation intuitive «  n'est pas une nouvelle méthode de perte de poids »  explique la québécoise. Maigrir n'est « d'ailleurs pas le but de l'approche, l'objectif est d'améliorer sa relation avec son corps et la nourriture » .

Comprenez, en suivant une alimentation intuitive vous pouvez tout à faire perdre ou gagner du poids ou encore garder votre poids d'équilibre, mais l'essentiel n'est pas là. En outre, note Karine Gravel, « l'idée est de se sentir mieux » .

Alors, concrètement, ça ressemble à quoi ?

Une fois les principes de base vus, nous pouvons désormais passer aux choses sérieuses. S'il ne s'agit pas du dernier régime en vogue, alors à quoi fait-on vraiment référence ?

Laissons la parole à l'experte : “Avec l'alimentation intuitive, on travaille sur la perception des aliments, il n'est plus question de les considérer comme étant bons ou mauvais, mais de se rendre compte qu'il ya plus de nuances "

« On met en avant le plaisir de manger, les aspects sensoriels de l'alimentation et on travaille sur la relation entre émotions et alimentation. En ce sens, on s'attaque également aux aliments qui peuvent être parfois perçus comme étant interdits : on s'interroge sur la notion de culpabilité et on essaye de les redécouvrir autrement ”, détaille la nutritionniste. 

Vient ensuite la problématique de l'image corporelle, le but n'étant pas « de s'adorer » ironise Karine Gravel, mais de se rendre compte qu'on a souvent tendance « à se juger un peu trop sévèrement ». 

En clair, il faut arrêter de mettre la notion de poids au centre. D'autant plus, comme le dit l'experte, que « contrairement à ce que nous faisons croire la société, on ne décide pas complètement de son poids : il ya de multiples facteurs (âge, génétique, hormones, le fait d'être un homme ou une femme) sur lesquels nous n'avons aucun contrôle »

Ainsi, on ne cherche plus à atteindre un poids rêvé, mais plutôt à trouver ou retrouver son poids d'équilibre. « Avec des bonnes habitudes de vie, et moins de contrôle, cette approche nous permet d'atteindre notre poids naturel », note Karine Gravel. Un poids qui n'est pas forcément celui que l'on imagine, mais qui nous permet de ne plus faire le yo-yo. 

Dans une même logique, on apprend également à apprécier l'activité physique. On cesse d'en faire par obligation, et on (re)découvre le sport sous un jour nouveau : il n'est plus question de pratiquer une activité sportive pour mincir, mais “ parce que ça fait du bien, et que c'est agréable », insiste la nutritionniste. 

Une approche destinée à tous, ou presque...

Bienveillante, cette approche s'adresse à tout le monde. Tout le monde, sauf ceux et celles qui devraient encore trop obnubilés par la perte de poids. « Pour savoir si vous êtes une bonne candidate, il faut se poser cette question : si je ne maigris pas, aurai-je quand même envie de continuer à manger intuitivement ? Si la réponse est non, alors ce n'est pas le moment d'adopter cette démarche » explique Karine Gravel. 

En revanche, cela ne veut pas non plus dire que l'alimentation intuitive n'est pas du tout fait pour vous : il est juste encore un peu trop tôt pour sauter le pas. La relation de confiance avec votre corps n'est pas acquis, mieux vaut attendre. 

En outre, souligne Karine Gravel, pour s'ouvrir à l'alimentation intuitive, "il faut rejeter la culture des régimes et l'idée selon laquelle on devrait toujours maigrir davantage"

Elle développe : « On ne peut pas manger intuitivement et rester à l'affût des derniers régimes à la mode. On est aux deux extrêmes. Quand on suit un régime, on se déconnecte des signaux de faim et de rassasiement, alors que dans l'alimentation intuitive, ils sont essentiels. C'est la sensation de faim qui détermine si l'on doit manger ou non » .

La notion de reconnexion avec son propre corps, ses envies et ses besoins est donc centrale. D'autant plus centrale, que l'alimentation intuitive se débarrasse de toutes les règles que l'on puisse apprendre jusqu'à aujourd'hui. En mangeant intuitivement, on se défait de l'idée selon laquelle « il doit absolument manger trois repas par jour. L'idée c'est vraiment d'écouter son corps et de manger lorsque l'on a faim et non à des heures préétablies " souligne Karine Gravel.  

Un esprit sain dans un corps sain

L'absence de règles et le lien renforcé entre corps et esprit font rapidement dire aux détracteurs que manger intuitivement revient à manger ce que l'on veut, quand on veut. Une idée reçue qui, bien entendu, est très loin de la réalité.

« Lorsque l'on est dans le contrôle, on s'imagine que manger intuitivement revient à manger tout et n'importe quoi. C'est faux, lorsque l'on mange intuitivement, on a généralement tendance à manger une alimentation de meilleure qualité, à manger plus de légumes, à manger plus de produits céréaliers à grains entiers et à avoir une alimentation plus variée » explique la nutritionniste .

Plutôt logique : on mange intuitivement pour être bien dans son corps, ou on sait tous que manger une quantité d'aliments chimiques, fris, gras… a l'effet inverse. Attention, cela ne revient pas à dire que l'on ne pourra plus en manger, simplement que l'on aura naturellement tendance à en manger peu ou très peu. 

Notre corps devient donc plus sain, et notre esprit suit le même chemin. C'est du moins ce que dit la science. Études après études, les bienfaits de l'alimentation positive ont été maintes fois démontrées. En plus d'améliorer la relation que l'on entretient avec son corps, ce non-régime permet de booster notre bien-être et de gagner en compassion vis-à-vis de nous-même. 

Et finalement, le retour de l'alimentation intuitive sur le devant de la scène ne surprend pas. A une où prendre soin de son corps en profondeur, et non plus seulement en surface pour correspondre à des critères de beauté, est générer : gérer intuitivement semble tout naturel !