La voix dit énormément de nous : c'est le sujet que nous aborderons dans le deuxième volet de notre série qui lui est dédiée. Au préalable, intéressons-nous à ce qui la constitue, à ce qui la rend si unique. Avant toute chose, il est important de comprendre son fonctionnement. Pour ce faire, appuyons-nous sur un extrait de l'émission C'est pas sorcier. "Le son, c'est de l'air qui vibre", annonce le journaliste Jamy Gourmaud, plus connu sous son seul prénom. Ainsi, pour émettre un son, il faut expulser de l'air. "Les poumons se vident, l'air est canalisé dans la trachée, et remonte jusqu'aux vibrateurs situés dans le larynx", explique le vulgarisateur. Il s'agit des cordes vocales, deux muscles qui se présentent sous la forme de bourrelets et qui s'étirent horizontalement, en faisant corps avec "une sorte d'anneau cartilagineux".
Quand nous inspirons, la trachée s'ouvre pour que l'air circule, tandis que lorsque nous voulons parler ou chanter, le cerveau donne aux cordes vocales l'ordre de se refermer. "L'air qui est expulsé des poumons est alors bloqué dans la trachée et vient faire pression contre les cordes vocales, développe Jamy. Il appuie, et finit par passer". Conséquence : les cordes vocales vibrent, de même que l'air, et la voix naît. Cependant, elle est à peine audible. Il faudra attendre que les vibrations se propagent dans la gorge et la bouche, puis rencontrent des résonateurs, tels que le nez et les sinus, pour s'amplifier. "Les mouvements de la mâchoire, de la langue et des lèvres vont littéralement sculpter le son, conclut le journaliste. Les vibrations se transforment en lettres, en mots, en chant".
"La confiance en soi joue beaucoup sur l'intensité de sa voix"
Voilà pour le système à proprement parler. Maintenant, qu'est-ce qui fait que l'on a la voix que l'on a ? "La taille des cordes vocales joue, c'est indéniable", assure Catherine Vaillandet, orthophoniste. Elle cite également celle des autres organes de la phonation, comme le palais. De même, comme la voix vibre dans les dents et les structures osseuses du visage, leurs caractéristiques peuvent influencer sa tonalité. "Les habitudes entrent aussi en compte, ajoute l'experte. Des personnes utilisent davantage leur nez sans que ce soit forcément en lien avec leur physiologie". Autre élément décisif : les hormones. "Il y a un lien avec notre système endocrinien", estime la professionnelle de santé, en citant la mue des jeunes hommes, plus audible.
Par ailleurs, la respiration impacte considérablement la formation de la voix. "Si l'on respire avec la partie haute de son thorax, on a plus de chances d'avoir une voix aiguë, illustre Catherine Vaillandet. Une voix équilibrée utilise à la fois le diaphragme, les muscles de l'abdomen et les muscles respiratoires". Enfin, la singularité de sa voix est influencée par la manière dont on se sent, dont on se situe dans sa vision du monde. L'image de la personne que l'on est, que l'on pense être, a bien plus de poids que ce que l'on voudrait bien croire. "La confiance en soi joue beaucoup sur l'intensité de sa voix, souligne l'orthophoniste. On dit quelques fois, à tort, qu'une personne est timide, mais c'est plutôt une question de perception de sa voix, de la façon dont son assurance transparaît ou non. C'est très important, la vision de son identité".