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Malgré les confinements, pas de ruée sur les applications de rencontre

Par Aude Solente

La crise de coronavirus ne s’est pas traduite par une augmentation sans précédent du dating en ligne. Certes, ils jouent un rôle non négligeable dans la création de nouveaux couples, mais celui-ci n’est pas aussi important que l’on pourrait le croire… On vous explique.

Tero Vesalainen/ iStock

Ce mardi 5 octobre, est parue une étude réalisée par l’Ifop pour CAM4 et Hot Vidéo. Une étude qui révèle que “près d’un quart (22%) des Français(es) ayant trouvé un partenaire depuis la fin du 1er confinement (mai 2021) l’ont rencontré sur une application de dating”

Pour autant, cette même étude démontre également que le recours aux applications, tout en progressant, ne devient pas une “pratique de masse”. 

En effet, comme le note l’institut de sondage, si ce chiffre est deux fois plus élevé qu’il ne l’était en janvier 2020, il ne faut pas pour autant croire que le nombre de Français ayant testé le dating en ligne, pour la première fois, a explosé.  

Et pour cause : entre janvier et juin 2020, le nombre de Français âgés de 18 à 69 ans, tout sexe confondu, disposant d’un compte sur les sites ou applications de rencontre n’a augmenté que d’un tout petit point, passant ainsi de 29% à 30%. 

Le nombre de primo-utilisateurs stagne

Kesako ? Le nombre de couples nés via les applications augmente mais le nombre de primo-utilisateurs stagne ? Eh oui, c’est bien ça. Comment l’expliquer ? C’est simple, répond l’IFOP :La hausse de fréquentation mesurée durant la crise sanitaire a moins été le fruit d’une « ruée » de nouveaux venus que le produit que d’un « retour » de Français(es) qui en avaient déjà fait l’expérience avant le Covid”. 

En somme, même si les applications semblaient être le seul moyen de rencontrer de nouvelles personnes durant le confinement, s’y inscrire demeurait “un phénomène très minoritaire dans la population (qui n’en avait) jamais fait l’expérience”

En d’autres termes, explique François Kraus, le directeur du pôle politique et actualité de l’IFOP : “Les sites de rencontre ont bien été le premier mode de formation des couple pendant covid, mais on est loin de la massification de leur usage. Chez les Français qui n’y avaient jamais eu recours, la hausse est légère. Disons que ce sont plutôt ceux qui les avaient déjà utilisés qui s’en sont servis à nouveau durant le confinement". 

Mais… les femmes assument leurs coups d’un soir

Ok, rien de nouveau sous le soleil donc ? Pas si vite! Si le Covid n’a pas été synonyme de ruée vers les sites et applis de rencontre, il a néanmoins permis d’illustrer d’autres tendances. 

Tendances, parmi lesquelles, la plus marquante, d’après l’IFOP, est “l’explosion du nombre d’individus admettant avoir recherché sur ces plateformes ‘une personne avec qui flirter en ligne mais sans chercher à se rencontrer en vrai’. Un nombre qui, de janvier à juin 2020, passe de 37% à 58%.

Autre révélation de l’enquête, le nombre d’utilisateurs admettant avoir “eu un rapport sexuel avec une personne sans chercher ensuite à le/la revoir est en forte hausse”

D’ailleurs, ce n’est pas tout : non seulement il a augmenté de sept points depuis 2015, mais il a également augmenté plus fortement chez les femmes (12 points) que chez les hommes (5 points)

Des données qui peuvent paraître surprenantes, mais qui ne le sont pas tant que ça. En effet, explique François Kraus, “l’utilisation sexuelle des applis est beaucoup plus masculine que féminine. On a 2⁄3 d'hommes contre 1/3 de femmes qui décrètent les avoir utilisé pour trouver un ou une partenaire durant les derniers mois. Ca, c’est classique parce que les femmes ont plus de mal à admettre qu’elles ont une sexualité ‘compulsive’, individuelle et qui ne s’inscrit pas dans le cadre du couple”. 

Mais, ajoute-t-il “la hausse est quand même plus forte chez les femmes que chez les hommes. On  a donc le sentiment d’un rattrapage de la population féminine sur la population masculine. Compte tenu des dispositions de couvre-feu, les femmes ont jugé la chose plus acceptable socialement et donc elles ont eu moins de réticences à l'admettre et à la pratiquer. Ainsi, si le phénomène demeure plus masculin, il l’est moins qu’avant”. 

D’accord, d’un côté les femmes utilisent plus librement les applications pour y faire des rencontres d’un soir et de l'autre les hommes, quant à eux, continuent à les utiliser de la sorte. Mais, pourtant, est-ce à dire qu’elles sont exclusivement réservées aux relations sans lendemain ? Eh bien non, et c’est là la troisième grosse révélation de l’enquête. 

Et… on y rencontre aussi l’amour

Comme l’explique François Kraus, “durant le covid, les applis de rencontre ont davantage été activées dans l'optique d’une rencontre sérieuse que d’une relation d'un soir”. 

Effectivement, n’en déplaise aux mauvaises langues, sur Tinder et consorts on peut également rencontrer l’amour. En outre, l’IFOP note que “ces applications (...) ont été davantage activées dans l’optique d’une relation sérieuse (62%) que pour une relation d’un soir (56%)”

Vous en doutez ? Aucune raison, l’IFOP sort les chiffres à l’appui : “La proportion d’utilisateurs y ayant recherché un(e) partenaire pour une aventure purement sexuelle a même stagné (-3 points) par rapport à ce que (l’institut) mesurait quelque mois avant la crise (59% en janvier 2020)”.

Morale de l’histoire : non les applis ne régissent pas les rencontres amoureuses, mais oui, oui, elles les facilitent.