A l’instar de LeBron James, ils sont plusieurs coachs et sportifs de haut niveau à assumer leur consommation régulière de vin. Certains vont même jusqu’à en faire valoir les bienfaits sur leurs performances.
Fait étrange qui peut surprendre puisque la consommation régulière ou très régulière d’alcool n’est généralement pas conseillée par les nutritionnistes et ce, tout autant pour la population générale que pour les sportifs. Un point qui nous pousse à refaire le tri sur les informations qui circulent à propos de l’alcool, et plus spécifiquement du vin.
Boire du vin est compatible avec la pratique sportive
NON. N’en déplaise aux stars de la NBA, c’est faux et archi-faux. “Le vin n’est absolument pas compatible avec les pratiques sportives de haut niveau”, tranche la nutritionniste Béatrice de Reynal.
Ainsi, elle explique : “Tout d’abord, tous les alcools contiennent du sucre, or sucre et sport ne font pas bon ménage. Ensuite, l’alcool a un métabolisme particulier, quand on en boit, il passe dans le sang mais contrairement à d’autres nutriments, on ne peut pas le stocker. Il circule donc dans le sang jusqu’à ce que les enzymes capables de le détruire le fassent. Or, pendant ce temps, le corps ne pompe pas sur ses réserves, et ne consomme pas d’autres calories”.
Par ailleurs, complète la nutritionniste, “l’alcool met en hypoglycémie et déshydrate, ce qui est exactement le contraire de ce que l’on recherche lorsqu'on fait du sport”. Et certes, ironise-t-elle, “le vin est riche en antioxydants mais pas assez pour annuler les effets délétères de l’alcool. D’autant plus qu’il contient des additifs et des conservateurs : il vaut nettement mieux oublier le vin, et manger du raisin de table!”.
Le vin est très riche en antioxydants
OUI. Pas de surprise, en effet, le vin est très riche en antioxydants. “C’est notamment pour ça que les Français ont une alimentation très élevée en antioxydants, le vin que l’on boit en France en contient beaucoup”, explique Béatrice de Reynal.
Cependant, précise la spécialiste, cela n’est pas vrai pour tous les vins : “Le raisin que l’on utilise pour faire du vin n’a rien à voir avec le raisin de table. Effectivement, si vous en mangez, vous verrez qu'il est très acide, très tanin mais en réalité il est beaucoup plus riche en polyphénols que celui que l’on déguste habituellement en dessert. Lorsqu’on le transforme en vin, on le laisse macérer, puis on a une dissolution des bons éléments du raisin, des pépins par exemple, dans le vin, on le presse et ensuite on le met dans des fûts de chênes ou de châtaigniers. Ce sont ces fûts qui confèrent au vin toute sa charge en antioxydants”.
En outre, poursuit Béatrice de Reynal, “un vin Français, généralement élevé en fût de chêne ou de châtaignier a une concentration en antioxydants bien plus riche qu’un vin élevé dans un fût en inox tel que c’est généralement le cas au Chili ou en Afrique du Sud”.
Par contre, insiste l’experte, tout aussi riche en antioxydants soit-il, ce n’est par pour autant qu’il faut en boire beaucoup : “Si l’on aime vraiment le vin, en boire un verre c’est bien. On profite de sa concentration en antioxydants, on en garde le plaisir sans perdre sa lucidité”. Parce que oui, rappelle-t-elle, “le vin reste de l’alcool et l’éthanol même à petite dose n’a aucun effet bénéfique sur la santé, au contraire”.
On peut boire un verre de vin par jour
OUI. Il ne s’agit pas d’une légende, c’est bel et bien vrai. Effectivement, Béatrice de Reynal nous confirme que si l’on aime le vin, on peut en boire un petit peu de façon quotidienne. “Si on apprécie le vin, alors la bonne limite, c’est un verre par jour pour les femmes, et deux pour les hommes”, détaille-t-elle. En revanche, insiste-t-elle “si on n’en boit pas, alors il vaut mieux continuer ainsi. La réalité c’est que l’alcool n’est ni indispensable, ni nécessaire”.
En ce sens, la nutritionniste appuie sur le fait qu’il est nécessaire de “remettre toutes les idées reçues sur le vin dans leur contexte”. Ainsi développe-t-elle. “Au Moyen-Âge le vin faisait partie de la ration alimentaire quotidienne. Les besoins énergétiques étaient tels qu’il fallait manger entre 4 000 et 5000 calories par jour et comme l’estomac et le système digestif étaient trop alourdis par ces repas gargantuesques, on mangeait une partie des calories sous leur forme liquide. Ceci explique donc que l’on buvait entre 1 litre et 1,5 litres de vin par jour”.
Aujourd’hui, la réalité est toute autre, “il faut, au contraire, veiller à réduire sa consommation d'alcool et les Français ont d'ailleurs nettement limité leur consommation en vin”, relève la médecin. “Il est bien entendu préférable de boire deux verres plutôt qu’une bouteille et si possible de boire ce verre ou ces deux verres -si vous êtes un homme- durant le repas plutôt qu’à jeun”, insiste-t-elle avant de rappeler qu’encore trop de femmes enceintes boivent de l’alcool, ce qui est formellement déconseillé.
Occasionnellement, une femme enceinte peut boire de l’alcool
NON! Qu’il s’agisse de vin, ou de tout autre alcool, il est tout à fait déconseillé de boire lorsque l’on est enceinte. Oui, ça peut paraître une évidence, mais pourtant, souligne Béatrice de Reynal, "les femmes buvant de l’alcool durant leur grossesse restent encore trop nombreuses".
“Une récente publication de l’Inserm a adressé un message glacial pour la santé publique : trop de femmes enceintes continuent de boire de l’alcool durant leur grossesse, or il est strictement déconseillé de boire lorsqu’on est enceinte. Et ce, même s’il s’agit ‘uniquement’ d’une coupe de champagne, par exemple, le bébé trinquera tout de suite”, s’alarme la nutritionniste.
Elle poursuit : “On peut penser que ça ne se fait plus, mais c’est faux, il y a une recrudescence des bébés qui ont une mauvaise santé à la naissance à cause d’un contact trop fréquent avec l’alcool in utero. Se dire qu’un petit verre exceptionnel n’est pas mauvais, c’est complètement faux !”.
C’est mieux de privilégier le vin plutôt qu’un autre alcool
OUI. Comme le souligne Béatrice de Reynal, “le vin est la meilleure des boissons alcoolisées”. Et ce, on le rappelle, en raison de sa contenance élevée en antioxydants. Cela ne veut pas, encore une fois, dire que l’on peut en boire des quantités irraisonnables, mais à hauteur d’un verre par jour ce sera toujours mieux que “les alcools forts ou très sucrés qui n’ont strictement aucun intérêt pour la santé”, affirme l’experte.Enfin, conclue-t-elle, “c’est avant tout une histoire de goût et de culture. Il faut devenir gourmet, c’est à eux que s’adressent le vin et les autres types d’alcools. Il vaut mieux en boire pour l’aspect culturel et approcher la bouteille comme si l’on découvrait une œuvre d’art plutôt que pour le consommer pour l'alcool qu’il contient”.