Fin mars dernier, j’ai enfilé un maillot, mon bonnet de bain, un peignoir blanc et des claquettes pour tester les effets des soins thermaux décontracturants, antalgiques et anti-inflammatoires dispensés dans le Centre Thermal Saint-Eloy d’Amnéville qui a lancé son premier programme d’éducation à la santé, intitulé "mieux vivre avec ses douleurs", complémentaire à une cure en rhumatologie de 18 jours.
Un soin dans la piscine guidé par un kinésithérapeute pour solliciter les articulations
10h. Je fais mon entrée dans l’espace premium des thermes. Après m’avoir donné une serviette, un des membres du personnel scrute ma feuille de soins. "C’est la première fois que vous venez ici, c’est ça ?" J’acquiesce d'un signe de tête. "Alors, votre premier soin est la piscine de mobilisation. C’est avec un kiné ! Vous avez 12 minutes devant vous, vous pouvez vous désaltérer ou vous détendre dans la salle de repos en attendant. Je viendrai vous chercher cinq minutes avant le soin pour vous accompagner. C’est facile de se perdre ici !" Ni une, ni deux, je me dirige vers cette pièce où les curistes feuillettent des journaux, boivent des thés à la menthe ou contemplent la vue sur la forêt.
Quelques minutes à peine après m’être assise et avoir bu deux ou trois gorgées d’eau, la femme en tenue violette vient me chercher. "C’est l’heure !", dit-elle en chuchotant. Nous marchons quelques mètres avant d’arriver à la piscine. "Mince, le cours va commencer. Laissez votre peignoir et vos claquettes ici, puis entrez directement dans le bassin." Je suis ses indications. "Bonjour, pouvez-vous vous mettre à droite s’il vous plaît ? Il reste de la place", lance le jeune kinésithérapeute. Je m’exécute et me place entre des barres d’appui. La séance commence. Le spécialiste nous montre puis nous demande de faire différents exercices et mouvements sollicitant nos articulations. "C’est super, on travaille bien toutes les parties de notre corps", déclare une curiste à une de ses amies également dans le bassin. Grâce à la portance de l’eau à 34 - 36°C, dans laquelle on fait des exercices durant 15 minutes, notre mobilité semble s’améliorer.
Moins mal aux genoux après la douche à forte pression, les vapeurs thermales dirigées et l’aérobain-hydroxeur
La sonnerie retentit. "Le cours est terminé, on se voit demain !", précise le praticien avant de se rendre à un autre soin. Certains curistes sortent du bassin, mais moi, je reste dans l’eau, car mon prochain soin à 10h30 est la douche à forte pression en piscine. Cette fois-ci, c’est une des membres du personnel qui vient nous expliquer le soin. "Pendant 10 minutes, vous allez vous mettre face ou dos à un jet sous-marin à direction et pression variables. En tournant la molette, vous allez pouvoir sélectionner une zone à la fois : le dos, les hanches, les genoux, les chevilles. Cela va produire un massage profond des muscles et des articulations. Maintenant, à vous de jouer !" J’actionne le mécanisme et j’insiste sur mes genoux qui sont assez fragiles et qui me font souvent mal. Cette douche à forte pression m’a fait un bien fou.
Ensuite, dans le planning de soin, je constate que j’ai "aérobain et hydroxeur" à 10h55. Problème : je ne me souviens plus du lieu exact. J’interpelle ainsi une femme travaillant dans le centre. "Vous avez les vapeurs dirigées juste après, c’est moi qui m’en occupe. Venez, vous allez d’abord faire ça et vous finirez par l’aérobain-hydroxeur. Je vais avertir ma collègue qui en est en charge. Est-ce qu’il y a une zone en particulier que vous souhaitez cibler ?" Bien évidemment : les genoux. En quelques secondes, je me retrouve assise sur une chaise dos aux grandes baies vitrées donnant sur la forêt. Durant 10 minutes, la vapeur d’eau thermale, riche en fer, manganèse, sel et soufre, se dirige vers mes articulations. Sur le moment, je ne constate pas forcément d’effet, mais en me levant à la fin du soin, j’ai la sensation que mes genoux me font légèrement moins mal, ce qui est plutôt une bonne nouvelle.
À 11h07, je m’empresse d’aller à l’aérobain-hydroxeur, que je trouve assez facilement. "C’est vous qui étiez prévue pour 10h55 ? Allez, venez !" Me voilà nue, dans une baignoire où l’eau est à 35 - 38°C. "On va commencer par l’aérobain, ça dure 15 minutes. Il y aura des bulles d’air comprimé qui vont vous masser en douceur, ce qui va stimuler votre circulation sanguine et favoriser l’élimination des toxines. Ensuite, on passe directement à l’hydromassage où plusieurs jets d’eau à pression variable vont parcourir plusieurs parties de votre corps. C’est bon pour vous ?" Après lui avoir donné une rapide réponse affirmative, elle lance la machine qui émet des couleurs. Je ferme les yeux durant les deux soins et finis par somnoler. Ce bain m’a bel et bien détendue. À la fin de la journée, j’avais l’impression que mes genoux bougeaient mieux et je me suis directement endormie le soir alors que d’habitude, ce n’est pas le cas.
Pélothérapie : le cataplasme de boue "a une action sédative générale et analgésie des régions douloureuses"
Le lendemain, c’est reparti pour des soins, mais différents. Au programme ? Application de boue, douche térébenthinée, douche pénétrante et aérosol sonique, un soin ORL dispensé pour les adultes ou les enfants atteints d’allergies, d’asthme, de sinusite, de rhinopharyngite ou encore de BPCO. À 10h20, j’ai rendez-vous pour la pélothérapie. Je traverse plusieurs pièces avant de tomber sur les cabines. "On y va. Déshabillez-vous et laissez vos affaires ici." Je me dépêche et rejoins la jeune femme brune dans une autre salle où se trouve une chaise longue recouverte du drap blanc plastifié. "Je vais vous appliquer sur vos articulations de la boue chaude, dont la température est entre 48 - 51°C." Le péloïde en question est un mélange d’eau thermale chaude d’Amnéville et d’argile. "Ce cataplasme a une action sédative générale et analgésique des régions douloureuses."
Au niveau du dos, des genoux, des hanches, des épaules ou encore des chevilles… Ce sont les différentes zones où l’experte dispose la boue. Avant de m’envelopper avec le drap blanc plastifié, elle finit par placer des lingettes fraîches sur mon front, ma poitrine et mes tibias pour éviter une hausse de la fréquence cardiaque. "On est parti pour 15 minutes." Elle me laisse seule dans la pièce. Il commence à faire chaud, mais étrangement, ça me fait du bien. Complètement relaxée, je somnole. "Ça va ?", lance la jeune femme. "Encore 7 minutes." Une fois le soin terminé, elle retire le péloïde qu’elle va jeter plus tard et me rince avec l’eau de mon choix. "Froide ou chaude ?" J’ai opté pour la chaleur avant de me rhabiller et de me rendre à la douche térébenthinée.
"Des actifs anti-inflammatoires des essences de pin des Landes" présents sur les curistes après la douche térébenthinée
Pour ce soin, qui est déjà dispensé aux Thermes Sourcéo à Saint-Paul-lès-Dax, je dois également me dévêtir. Une dame rentre dans la cabine avec moi pour m’expliquer son déroulement. "Vous allez vous mettre dos aux micro-jets qui vont pulvériser un mélange d’eau thermale chaude (40 à 44°C) et de composants issus du pin des Landes. Ce soin est fait à la fin du parcours de soin pour que les curistes gardent sur eux les actifs anti-inflammatoires des essences de pin le plus longtemps possible ! Vous en avez pour trois minutes. Les jets vont s’arrêter tout seul, à ce moment-là, vous pourrez vous essuyer et vous rhabiller."
Ensuite, j’enchaîne avec la douche pénétrante. Cette fois-ci, je suis allongée sur le ventre et sous une rampe d’eau thermale multijets. Selon une des membres du personnel, cette rampe effectue un massage par vagues successives sur les muscles para-vertébraux et dorso-lombaires. Pour le coup, c’est plutôt agréable. Après huit minutes, je dois filer à l’aérosol sonique. Plus besoin donc de retirer mon maillot de bain. En arrivant dans l’espace, je me rends compte que je suis toute seule. "Vous faites partie des derniers curistes ! Alors, pour ce soin, qui associe aérosol classique à des vibrations sonores, vous allez placer le masque sur votre nez et votre bouche et vous allez respirer normalement pendant 10 minutes." Ce soin ORL assure la pénétration, la diffusion et la fixation des actifs anti-inflammatoires de l’eau thermale jusque dans les bronches les plus fines comme dans les sinus. Après ces différents soins, j’ai un petit coup de barre. Cependant, je me sens complètement détendue.