Entre les regards des passants et l’intensité des émotions de son enfant, il est facile de se sentir dépassé. Pourtant, ces situations offrent aussi des opportunités d’apprentissage, tant pour l’enfant que pour le parent.
Comprendre la source des colères
Les crises en public surviennent souvent parce que l’enfant est submergé par ses émotions. Imaginez un enfant face à un jouet qui représente son personnage préféré : son premier réflexe est de le vouloir, immédiatement. À cet âge, son cerveau n’est pas encore assez mature pour gérer ses envies ou différer une satisfaction.
Lorsqu’il se confronte à un refus, il ressent de la frustration, un sentiment qu’il ne sait pas encore exprimer autrement qu’en pleurant ou en criant. Il ne s'agit donc pas d'un caprice, mais plutôt d'une manière maladroite d’exprimer des émotions complexes.
Anticiper pour prévenir
Prévenir et anticiper permet bien souvent de réduire les risques de crise en public. Avant de sortir, préparez votre enfant en lui expliquant où vous allez et ce que vous y ferez pour l’aider à mieux se projeter.
Veillez aussi à répondre à ses besoins fondamentaux en apportant une collation et de l’eau pour éviter qu’il ne devienne irritable à cause de la faim ou de la soif. Pensez également à emporter un jouet ou un livre pour l’occuper pendant l’attente. Une petite mission, comme « Trouve les bananes dans le rayon fruits », peut aussi captiver son attention et limiter les sources de frustration.
Réagir avec bienveillance
Malgré toutes les précautions, il peut arriver qu’une crise éclate. Dans ces moments-là, rappelez-vous que votre rôle n’est pas de "faire taire" votre enfant, mais de l’accompagner dans ses émotions. Approchez-vous de lui en lui parlant doucement, sans essayer de le raisonner, il n’est pas en état de comprendre.
Montrez-lui que vous reconnaissez son ressenti : « Je vois que tu es très en colère parce que tu voulais ce jouet. C’est difficile quand on ne peut pas avoir ce qu’on veut ». Évitez toutefois de céder à ses demandes pour calmer la situation car il risque d'apprendre que les pleurs sont un moyen efficace d’obtenir ce qu’il souhaite.
Si possible, isolez-vous avec lui dans un endroit calme pour réduire la pression du regard des autres et l'aider à retrouver son calme sans honte ni humiliation. Une fois la tempête passée, encouragez-le à mettre des mots sur ce qu’il a ressenti et félicitez-le pour s’être apaisé.
En savoir plus : "Faire face aux crises de colère de l'enfant et de l'adolescent" de Nathalie Franc et Raphaëlle Scappaticci.