Dans la bataille emblématique de l'Hôtel-Dieu, c'est parole contre parole. Alors qu'une trentaine de personnels, usagers et élus occupent depuis dimanche après-midi une salle de cet hôpital parisien pour dénoncer le démantèlement programmé du service d'urgences de cet établissement, la direction de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris contredit la version donnée hier par le comité de soutien « Hôtel-Dieu, Hôpital pour tous. »
Ces derniers affriment qu'ils occupent depuis 3 jours une salle de cet hôpital à la suite d'une décision de la direction de rediriger dès mardi tous les patients ailleurs, via les pompiers et le Samu de Paris.
Contactée hier par l'Agence presse médicale, l'Assistance Publique a démenti avoir donné ces instructions. « Si des discussions ont bien lieu avec les pompiers de Paris, en revanche, il n'y a pas eu de date fixée leur demandant de ne plus amener des patients à l'Hôtel-Dieu », explique le Pr Loïc Capron, président de la commission médicale d'établissement (CME) de l'AP-HP.
S'agissant de l'initiative de la direction prise au mois d'août de déménager les lits de médecine interne de l'Hôtel-Dieu vers l'hôpital Cochin, là encore, le Pr Capron affiche sa fermeté, « il est hors de question de les réouvrir. L'établissement a actuellement encore une quinzaine de lits de médecine interne ouverts et il ne les remplit pas. Les internistes me supplient à genoux de les laisser partir, le travail est très difficile pour eux », ajoute le médecin. Sur le fond de l'affaire, le maintien ou pas de ce service d'urgences, le président réaffirme clairement son opposition au maintien des urgences à l'Hôtel-Dieu.
Et dans ce conflit qui perdure depuis plus deux ans, la ministre de la Santé tente en vain de calmer le jeu. Interrogée dimanche sur BFM TV, Marisol Touraine a qualifié le projet prévu pour cet établissement de « grand et beau. » « Il s'agit d'en faire un hôpital ouvert, de proximité à la population parisienne, qui permette d'accueillir tout le monde comme lieu de premier recours », a-t-elle indiqué.