De grandes améliorations en vue. Le Syndicat National des Ophtalmologistes de France (SNOF) a présenté ses dernières projections en matière de démographie médicale. Et à l’en croire, en 2025, la pénurie de praticiens ne sera qu’un mauvais souvenir.
En effet, pour obtenir un rendez-vous chez l’ophtalmologiste, mieux vaut s’armer de patience : le délai moyen est de 108 jours, et peut atteindre dans certaines régions 368 jours. Mais à l’avenir, ce délai devrait être considérablement réduit grâce à une activité accrue des praticiens, et à une hausse du nombre d’embauches.
Source : SNOF
Plus d’internes en 2014
En effet, la profession s’est battue pour ouvrir son numerus clausus et revoir à la hausse le nombre de postes d’internes en ophtalmologie. Ainsi, à la rentrée 2014, ils étaient 150 - contre 106 en 2010.
« L’ophtalmologie est la spécialité médicale la plus prisée par les étudiants, souligne Thierry Bour, Président du SNOF. Près de 100% des places sont attribuées aux 25 % d’élèves les mieux classés. Ce n’est donc clairement pas un problème de vocation ». Malgré tout, il en faudra sûrement davantage pour renouveler les générations d’ophtalmologistes, puisque 240 partent à la retraite tous les ans.
Déléguer à d’autres professionnels de la vue
Autre levier pour réduire les temps d’attente : la délégation de tâches vers d’autres professionnels de santé, et notamment les orthoptistes. Un protocole expérimenté dans les Pays-de-la-Loire a ainsi permis de réduire le délai de plusieurs mois à quelques jours. Les patients étaient reçus par un orthoptiste pour réaliser des mesures. Elles étaient ensuite analysées en différé par l’ophtalmologiste, qui rédigeait l’ordonnance. Aidé d’un ou plusieurs orthoptistes, l’ophtalmologiste a pu ainsi consacrer plus de temps aux urgences et aux pathologies.
Aujourd’hui, 25 à 30 % des ophtalmologistes travaillent en coopération avec un orthoptiste. Et selon un sondage SNOF-IFOP mené en septembre, 3 Français sur 4 plébiscitent ce modèle. La ministre de la Santé, Marisol Touraine, souhaite, d'ailleurs, l’étendre à tout le territoire.
Combinées, ces deux mesures devraient donc permettre de freiner la pénurie d’ophtalmologues, jusqu’à la résorber totalement en 2025. A condition, comme le souligne le SNOF, « que l’accès aux soins oculaires reste une priorité pour le gouvernement et l’Assurance maladie, dans les années à venir ».