Les contraceptifs oraux combinés (COC) sont-ils associés à un risque élevé d’accidents thromboemboliques veineux (ATEV) et à une mortalité prématurée chez les femmes de 15 à 49 ans ? Depuis plusieurs mois, la Justice, l’Agence nationale du médicament (Ansm) et les pouvoirs publics ont été interpellés pour répondre à cette question.
Pour la première fois, l’Ansm vient des livrer des résultats complets, pour le moins inquiétants. De 2000 à 2011, les COC sont à l’origine, chaque année, de 2529 accidents thromboemboliques veineux et de 20 décès prématurés. 778 sont attribuables aux COC de 1e et 2e générations, 1751 à ceux de 3e et 4e générations.
En 2011, plus de 4 millions de femmes avaient recours à ces contraceptifs oraux. « Le risque d’ ATEV est faible », observe l’Ansm qui fait valoir qu’il « augmente avec l’âge chez toutes les femmes, qu’elles soient ou non utilisatrices d’un COC ». Cependant, celles qui ont recours aux contraceptifs oraux, en particulier de 3e et 4e générations, sont plus exposées.
En conséquence, l’Ansm préconise « l’utilisation de moyens alternatifs de contraception, la réduction de l’exposition aux COC de 3ème et 4ème génération, qui ne devraient être utilisés qu’en seconde intention, la prise en compte des facteurs de risque avant toute prescription… »
La sensibilisation des « femmes et des professionnels de santé au risque d’ATEV et aux signes associés devant alerter et amener à consulter pour une prise en charge précoce, sont autant de mesures qui pourraient permettre de réduire le nombre de cas d’ATEV et de décès associés, concluent les responsables de l’Ansm.