Se présenter hors des heures d'ouverture, c'est-à-dire la nuit ou le week-end, lorsqu'on souffre d'un infarctus augmenterait de 5% la mortalité selon la revue d'études, menées en Amérique du Nord et en Europe. Cela pourrait mener à 6 000 décès supplémentaires aux Etats-Unis, par exemple. La principale cause est le délai allongé de prise en charge, notamment à cause du manque de personnel. Dans le cas d'un infarctus du myocarde sans élévation du segment ST (STEMI), un retard de 15 minutes dans la prise en charge augmente même de 10 à 15% le taux mortalité. Les auteurs de ces travaux demandent à ce que des études supplémentaires soient menées. L'objectif est de déterminer à quel point la prise en charge d'un événement de ce type varie en qualité selon l'heure de la journée.
Un meilleur bilan en France
Dans un éditorial associé à l'article, des médecins de l'université de Toronto (Canada) précisent que les délais d'une prise en charge urgente sont liés à de moins bons résultats. « Le fossé [entre heures ouvrables et fermées] semble s'accroître avec le temps », notent-ils. Ils émettent plusieurs suggestions pour améliorer la prise en charge. La principale consisterait mieux répartir le personnel compétent au long de la journée, et à s'assurer qu'il y ait suffisamment de médecins présents la nuit.
L'infarctus est la première cause de mortalité dans le monde. En France, sur 120 000 événements par an, 18 000 entraînent la mort du patient. Le taux de décès dans l'heure est de 10 %, et de 15 % dans l'année suivant l'incident. Mais, comme le rappelle le site Internet de l'Institut de la Santé et de la Recherche médicale (INSERM), « le pronostic s'est bien amélioré au cours des 15 dernières années : grâce aux progrès thérapeutiques, à la vitesse d'intervention du Samu et à la disponibilité accrue d'unités de cardiologie interventionnelles opérationnelles 7j/7 et 24h/24, la mortalité relative à 30 jours a chuté de 68%. »