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QUESTION D'ACTU

Bulletin épidémiologique hebdomadaire

Post-infarctus : moins d’1 patient sur 4 fait de la réadaptation

Bien que recommandée par tous les experts, seul 22% des personnes hospitalisées pour infarctus réalisent une réadaptation spécialisée, selon une étude publiée par l’Invs.  

Post-infarctus : moins d’1 patient sur 4 fait de la réadaptation WIDMANN PETER/TPH/SIPA




Le pronostic de l’infarctus du myocarde n’a cessé de progresser ces dernières années notamment grâce aux progrès thérapeutiques. Cependant, les risques de complication ou encore de récidive de cet accident cardiovasculaire font qu'il reste toujours considéré comme grave.
Afin de réduire ces effets néfastes, une fois l’état du patient stabilisé, les médecins recommandent un ensemble de traitements dits «  de prévention secondaire » et notamment la réadaptation cardiovasculaire. Cette prise en charge globale comprend un réentraînement physique d’une part, mais aussi l’adaptation du traitement en fonction de la tolérance clinique au repos et à l’effort, l’éducation thérapeutique et enfin le contrôle des facteurs de risque cardiovasculaire tels que le tabac ou l’alimentation.

Alors que de nombreuses études ont déjà pointé du doigt les difficultés de mise en place de ces dispositifs pour tous les patients, une étude publiée ce mardi par l’Institut national de veille sanitaire (InVs) et réalisée à partir des données des bases nationales des résumés d’hospitalisation en court séjour et en Soins de Suite et de Réadaptation (SSR) au 1er semestre 2011, met en évidence les difficultés nationales à généraliser ce type de prise en charge.

 

Des disparités liées au sexe et à lâge

Cette étude parue dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire de l’Invs révèle que, contrairement aux recommandations internationales, dans les suites d’un infarctus du myocarde seuls 22,7% des patients hospitalisés en soins de suite et de réadaptation avaient pour « finalité principale de prise en charge », la réadaptation cardiaque.
Les auteurs notent également que l’âge moyen de ces patients étaient de 58,6 ans et la proportion de patients âgés de 75 ans et plus n’était que de 12% alors qu’ils représentaient pourtant un peu plus du tiers des patients hospitalisés en court séjour pour infarctus.
Plus préoccupant encore, la proportion de patients en réadaptation cardiaque diminuait avec l’âge, de 40,6% entre 18 et 45 ans à 2,3% pour les 85 ans et plus. Enfin, globalement cette proportion était deux fois plus élevée pour les hommes que pour les femmes, tous âges confondus (26,9% versus 13,5%). Dans cette analyse, les auteurs montrent également que l’établissement où était réalisée cette réadaptation, était dans 91% des cas dans la région de résidence et que le mode d’hospitalisation était dans 50,4% l’hospitalisation complète, l’hospitalisation de jour pour 43% et des séances pour 6% d’entre eux.

 

Des variations régionales 

Selon cette enquête, les proportions régionales de patients pris en charge en réadaptation cardiaque après un infarctus varient très sensiblement de 10, 8% à 38,8 %. Par exemple, les taux standardisés régionaux sont diminués d’au moins 20% par rapport au taux national à la Réunion, et dans les régions Champagne-Ardenne, Pays de la Loire, Picardie, Auvergne, Nord-Pas-de-Calais et Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Selon les auteurs, cette hétérogénéité pourrait être liée notamment à la variabilité des pratiques, ainsi qu’au manque de lits ou de places dans les SSR cardiologique selon les régions. Mais d’autres obstacles pourraient aussi expliquer ces disparités régionales très marquées : la distance entre le domicile et le centre de rééducation cardiaque ou encore le manque de moyens de transport.
De plus, les auteurs expliquent que certains patients citent par exemple le manque de temps, l’existence d’autres problèmes de santé ou encore le manque de  confiance en soi pour justifier la non-réalisation de cette réadaptation cardiaque.

 

Pour finir les auteurs précisent également que ce mauvais choix des patients est parfois guidé par une compréhension insuffisante de la gravité de la maladie. Quelques soit la raison qui explique cette mauvaise participation des Français ayant eu un infarctus à ce type de programme, ces nouveaux résultats plaident pour une réflexion sur les moyens d’assurer une meilleure couverture nationale de la réadaptation cardiaque (offre de soins et/ou alternatives)ainsi qu’une plus grande équité entre régions, sexes et classes d’âge. Par ailleurs, les auteurs de cette grande enquête rappellent que plusieurs études ont montré le bénéfice de la réadaptation cardiaque sur la mortalité toutes causes, la mortalité cardiaque, ainsi que sur la qualité de vie et la reprise de l’activité professionnelle qu’elle soit réalisé en hospitalisation complète ou en ambulatoire. 

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