Pour lutter contre les préjugés face à la maladie, l'association France Psoriasis lance une campagne d’information et de sensibilisation sur le thème « Psoriasis, ne vous laissez pas contaminer par les idées reçues » menée au plan national par ses vingt antennes régionales durant tout le mois d’octobre.
Avec plus de 125 millions de personnes atteintes de psoriasis dans le monde et près de 2,5 millions de personnes en France, l’association souhaite faire en sorte que le psoriasis évoque au grand public la réalité de la maladie : une pathologie inflammatoire, non psychologique et surtout non contagieuse.
A l'occasion de la 11ème Journée Mondiale du Psoriasis qui se déroule ce mercredi, pourquoidocteur vous en dit plus sur cette maladie de la peau.
Une prolifération des cellules de la peau
Le psoriasis est une maladie où la peau se renouvelle à un rythme anormalement rapide. Cette prolifération des cellules de la peau provoque des plaques rouges épaisses plus ou moins étendues, recouvertes de peaux mortes de couleur blanche, les « squames ».
Ces lésions se situent le plus souvent au niveau des mains, des coudes, des genoux, du bas du dos, ou sur le visage et le cuir chevelu. Ces plaques ne démangent pas ou peu. Elles ne sont pas contagieuses.
Le psoriasis touche aussi bien les hommes que les femmes. Il est toutefois plus fréquent chez les personnes de peau blanche. En France, il y a environ 60 000 nouveaux cas chaque année. Le psoriasis débute le plus souvent à l’adolescence ou chez l’adulte jeune. Mais il peut aussi débuter dans les premiers mois de vie, nous confie le Dr Emmanuel Mahé, dermatologue au Centre Hospitalier Victor Dupouy (Argenteuil).
Ecoutez le Dr Emmanuel Mahé, dermatologue au Centre Hospitalier Victor Dupouy (Argenteuil) : « Il semble qu'il y ait une fréquence du psoriasis qui augmente progressivement avec l'âge. »
Les causes du psoriasis
Le psoriasis est une maladie dont l'apparition dépend de plusieurs facteurs. Chez environ un tiers des personnes souffrant de psoriasis, on retrouve une prédisposition familiale. Plusieurs gènes ont été identifiés, leur présence étant associée à un risque plus élevé de survenue du psoriasis. La présence de nombreux globules blancs au niveau des plaques de psoriasis suggère un rôle aggravant du système immunitaire, le système de défense de l’organisme.
De plus, plusieurs facteurs liés à l’environnement peuvent déclencher une poussée de psoriasis : certains médicaments (contre le paludisme, l’hypertension artérielle, les troubles bipolaires, etc.) ; les irritations de la peau (blessures, grattage, frottements répétés, brûlures, froid sec, infections, etc.) ; la fatigue, le stress et les chocs émotionnels ; une consommation excessive de tabac et de boissons alcoolisées.
L'évolution de la maladie
Le psoriasis est une maladie chronique qui évolue par poussées. Leur durée et leur fréquence sont très variables d’une personne à l’autre et difficiles à prévoir. Ces poussées sont entrecoupées de périodes d’accalmie, dites de « rémission », plus ou moins longues, au cours desquelles les lésions disparaissent partiellement ou complètement.
Sauf pour des formes très particulières et rares, le psoriasis n’est pas dangereux pour la santé et ne met pas la vie du patient en danger. Néanmoins, ses conséquences psychologiques et sociales justifient qu’il soit traité de manière efficace.
Les complications
Certaines maladies sont plus fréquemment observées chez les patients atteints de psoriasis. D'une part, les rhumatismes inflammatoires (polyarthrite rhumatoïde et spondylarthrite, par exemple, ainsi qu’une forme particulière, le rhumatisme psoriasique), et d'autre part, certaines maladies inflammatoires chroniques du tube digestif (maladie de Crohn, rectocolite hémorragique, par exemple).
Enfin, le psoriasis peut évoluer vers le vitiligo (une maladie de peau qui se traduit par des taches dépigmentées), certaines inflammations de la thyroïde, les maladies cardiovasculaires et le diabète de type 2.
Le traitement
Il n'existe pas de traitement permettant de guérir définitivement le psoriasis, mais les lésions peuvent être réduites par divers types de médicaments, en application locale ou par voie générale (voie orale ou injections).
La sévérité du psoriasis est subjective (elle dépend pour beaucoup de l’impact de la maladie sur la qualité de vie du patient). En conséquence, la mise en place et la nature du traitement varie fortement selon le vécu du patient et sa motivation à se traiter.
Pour être pleinement efficace, le traitement du psoriasis doit toujours être prolongé plusieurs semaines après la disparition des plaques.
Ecoutez le Dr Emmanuel Mahé : « Il n'y a quasiment plus de psoriasis que ne peuvent pas être traités »
Source : Avec EurekaSanté