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Santé publique

Sodas géants: le maire de New York perd la bataille

La ville de New York pourra continuer à vendre des sodas géants dans les lieux publics. Un juge a eu raison de la volonté du maire de combattre l'obésité par tous les moyens.

Sodas géants: le maire de New York perd la bataille RICHARD B. LEVINE/NEWSCOM/SIPA




« J'essaie de faire ce qu'il faut pour sauver des vies. L'obésité tue », martelait ce 12 mars en conférence de presse le maire de New York, Michael Bloomberg, visiblement très contrarié. Peine perdue. La veille, un juge a décidé que la ville de New York ne pouvait pas interdire les sodas géants dans les lieux publics. Un jugement qui intervenait  quelques heures à peine avant l'entrée en vigueur d'une interdiction des sodas et boissons sucrées de plus de 47 centilitres.

Une défaite amère pour Michael Bloomberg qui avait mené cette croisade de santé publlique contre les géants de l'agroalimentaire. 

Mais pour le juge Milton Tingling, cette mesure était  « arbitraire » et « capricieuse ». Il l'a donc bloquée « de façon permanente ». Au passage, le juge a souligné le caractère injuste des dispositions du fait des disparités de l’interdiction.
En effet, cette loi ne concernait pas tous les établissements, ni toutes les boissons. Elle devait en réalité s’appliquer uniquement aux enseignes de restauration rapide, cinémas, stades et restaurants. Et concernait seulement les sodas de plus de 47 cl, les boissons énergétiques, celles à destination des sportifs, les « smoothies »(frappés aux fruits) et certaines boissons géantes hyper-sucrées à base de café ou de thé. Mais les boisssons contenant au moins 50% de lait  n’étaient pas concernées, quelle que soit leur quantité de sucre, pas plus que la bière et autres boissons alcoolisées, riches en calories. De plus, l'interdiction ne concernait par exemple pas les supermarchés et autres supérettes comme 7-Eleven, dont les «Big Gulps» et «Double Gulps», gobelets de 88  cl et 1,5 l à remplir librement pour moins de 2 dollars, restaient autorisés.

L'Association américaine de la boisson (ABA) s'est bien évidemment félicitée de la décision du juge, parlant de « soulagement pour les New-Yorkais et des milliers de petites entreprises qui auraient souffert de cette interdiction arbitraire et impopulaire ». C'est cette même association qui s'était battue pour faire annuler cette mesure défendue en mai dernier par le maire de la ville.
Cette première dans une ville américaine avait été entérinée en septembre par le département de la Santé de la ville. Elle avait suscité un débat passionné, avec pétitions et campagnes de presse des deux bords. Déjà en 2003, Michael Bloomberg avait été l’un des pionniers de l’interdiction de fumer dans les bars et les restaurants. Mesure étendue l’an dernier aux parcs de la grosse pomme. 

Mais, dans une ville où 58% des habitants sont obèses ou en surpoids (et 40% des enfants des écoles publiques) certains avaient crié à l'époque à l'atteinte aux libertés, estimant que ce n'était pas à la mairie de décider de ce qu'ils pouvaient boire. D'autres avaient fait part de leur scepticisme, estimant que cela ne changerait rien à l'épidémie d'obésité. Pourtant,  5 000 New-Yorkais décèdent chaque année de problèmes de santé liés à l’obésité.

 



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