Généralement passager et sans gravité, l’enrouement, ou « dysphonie », correspond à une altération du timbre de la voix, le plus souvent liée à une infection virale. Toute dysphonie traînante depuis plus de 8 jours doit faire l’objet d’un examen des cordes vocales.
La première chose à faire lorsqu’on est enroué consiste à ménager ses cordes vocales. Mais parler à voix basse, en chuchotant de manière forcée, les sollicite plus fortement que parler normalement. Il faut donc mettre sa voix au repos (et parler seulement lorsqu’on le doit). Il faut aussi éviter autant que possible les environnements bruyants, qui obligent souvent à « forcer » sur sa voix, de même que les cris, les chuchotements et le chant.
Il est important de correctement humidifier l’atmosphère du domicile ou du lieu de travail (par exemple avec un linge mouillé posé sur un radiateur).
En cas de tabagisme, il vaut mieux l’interrompre et il faut éviter les endroits enfumés. Il faut également réduire sa consommation d’alcool.
Il faut boire régulièrement : l’eau aidera les cordes vocales à rester humides.
En cas de rhume ou de rhinopharyngite associé, il faut proscrire tout décongestionnant nasal qui pourrait dessécher les cordes vocales.
En cas de reflux gastro-œsophagien (RGO), il faut bien suivre le traitement prescrit par le médecin traitant, ne pas se coucher après un repas et surélever la tête de son lit.
En cas de douleur ou de fièvre, il est possible de prendre un médicament antalgique et antipyrétique (paracétamol, ibuprofène).
En cas d’irritation ou de mal de gorge associé à l’enrouement, les pastilles pour la gorge et les collutoires contenant des substances antalgiques ou adoucissantes peuvent apporter un soulagement.
L’arrêt du tabac et la baisse de consommation d’alcool sont systématiquement conseillés par l’ORL et il encourage aussi la personne qui en souffre à éviter certains facteurs de risque (environnement sonore très bruyant, pollution atmosphérique ou chimique). Les autres soins recommandés vont dépendre de l’origine de la dysphonie.
• En cas de laryngite aiguë infectieuse, le traitement consiste surtout à reposer sa voix et à prendre des anti-inflammatoires par voie générale ou locale (aérosols), notamment des corticoïdes. Si l’infection est bactérienne, des antibiotiques seront prescrits.
• En cas de surmenage vocal, une mise au repos est nécessaire. Il faut éviter de crier, de toussoter continuellement ou de passer une nuit blanche, pour de ne pas sur-utiliser ses cordes vocales. L’humidification de l’air de son domicile peut permettre d’éviter un dessèchement de la gorge.
Si l’enrouement survient sur un défaut de technique d’élocution, cela nécessitera l’apprentissage de nouvelles techniques basées sur la respiration, chez un phoniatre, un orthophoniste, dans un cours de diction ou auprès d’un professeur de chant.
Pour éviter les récidives, il est aussi possible d’apprendre à mieux contrôler son stress en utilisant par exemple la respiration abdominale (mobilisant les muscles abdominaux). Il vaut mieux ne pas prendre un médicament que l’on ne connaît pas sans l’avis de son médecin traitant, en raison de leurs effets secondaires toujours possibles sur la voix.
• En cas de reflux gastro-œsophagien, un traitement spécifique, antiacide, est nécessaire. Il sera prescrit par le médecin traitant après un examen général et une endoscopie de l’œsophage et de l’estomac. Il est également possible de prendre des antiacides à la fin des repas, il ne faut pas se coucher juste après un repas et il faut surélever la tête de son lit. Dans tous les cas, un amaigrissement est nécessaire en cas de surcharge pondérale.
• En cas de tumeur bénigne (polype, nodule, granulome) des cordes vocales, le traitement des petits nodules repose le plus souvent sur une rééducation orthophonique, qui peut suffire à faire disparaître les lésions.
Si les nodules persistent ou grossissent, le médecin ORL proposera une microchirurgie, pour améliorer la voix. Cette intervention consiste à retirer les nodules au bistouri ou au rayon laser, au cours d’une laryngoscopie directe. Cette opération, courante et rapide, est aussi prescrite pour l’ablation de polypes et granulomes.
• En cas de paralysie vocale, le médecin prescrira un traitement adapté en fonction de la cause de votre affection. Celui-ci est souvent complété par une rééducation chez l’orthophoniste, qui a comme objectifs de corriger la voix, de diminuer les « fausses routes » alimentaires (inhalation de morceaux d’aliments ou de liquides qui auraient dû rejoindre l’œsophage) et d’augmenter l’efficacité de la toux (dont le rôle naturel est de protéger les voies aériennes en cas d’inhalations de particules et d’éliminer les sécrétions produites).
• En cas de cancer du larynx, le malade sera pris en charge par une équipe d’oncologie pluridisciplinaire. Le plus souvent, ce cancer est traité par la chirurgie, qui est complétée par la radiothérapie et la chimiothérapie.