Quels sont les risques des palpitations ?
La plupart du temps les palpitations sont bénignes (« dystonies neurovégétatives »), mais dans certains cas elles peuvent correspondre à un vrai trouble du rythme cardiaque ou à des maladies du cœur ou d’autres organes (hyperthyroïdie) qu’il convient d’explorer et de traiter.
La crainte principale est une perte de connaissance en cas d’arythmie ou une angine de poitrine et un infarctus du myocarde si le rythme du cœur est trop rapide.
Quand faut-il consulter en urgence ?
Si les palpitations sont très rapides (plus de 130 battements par minute) ou sont associées à une mauvaise tolérance telle qu’un essoufflement, un malaise avec vertiges et perte de connaissance ou une douleur dans la poitrine, ou en cas de début et de fin brutaux, elles doivent être explorées en urgence.
Il est possible de consulter seulement dans les jours qui suivent si les palpitations surviennent lors d’un effort sportif ou dans un contexte de grande émotion ou en cas de palpitation prolongées.
Comment faire le diagnostic des palpitations ?
Les circonstances de survenues sont intéressantes pour le médecin et il convient de les noter : à l'effort ou au repos, le jour ou la nuit, lors de la prise d'excitants (caféine, cocaïne…).
Le médecin s’attachera par l’interrogatoire à obtenir des informations sur les maladies associées du cœur, de la thyroïde, à une hypertension et à son profil évolutif (HTA avec pics tensionnels du phéochromocytome surrénalien), ainsi qu’aux médicaments pris (digitaliques, diurétiques, laxatifs, hormones thyroïdiennes…) et aux modalités de vie (travail, prise d’excitants…).
Il pratiquera ensuite un examen détaillé avec prise du pouls et auscultation cardiaque et il complétera le plus souvent son examen par un électrocardiogramme (ECG).
L'essentiel est de documenter le phénomène par l'électrocardiogramme (ECG) : l'ECG standard, si le symptôme existe au moment de la consultation, le Holter s'il est très fréquent, l'enregistreur d'événement s'il est plus rare, et parfois sa version implantable sous-cutanée.
Si l’électrocardiogramme est normal, mais que le les signes sont suffisamment évocateurs ou inquiétants, mais intermittents, il faudra consulter un cardiologue qui réalisera un enregistrement du rythme cardiaque sur 24 heures : ce que l’on appelle un Holter. Celui-ci pourra révéler des anomalies transitoires telles que des extrasystoles ou bloc auriculo-ventriculaire qui nécessiteront une prise en charge spécifique.
Lorsque les troubles apparaissent uniquement à l’effort, le médecin pourra demander une épreuve d’effort : l’électrocardiogramme est enregistré au cours d’un effort sur une bicyclette ergonomique.
Une échographie cardiaque pourra dans certains cas découvrir une maladie cardiaque jusque-là méconnue.
Des examens de sangs sont généralement nécessaires en cas de tachycardie, à la recherche d’une maladie de la thyroïde ou des glandes surrénales.
Une exploration électrophysiologique peut être proposée de façon exceptionnelle chez des personnes qui ont des palpitations non documentées par l’électrocardiogramme et qui présentent des facteurs de gravité tels que l’existence d’une maladie du cœur sévère ou de signes de mauvaise tolérance cardiovasculaire lors des palpitations. Il s’agit d’un examen invasif qui ne sera proposé que s’il existe une très forte suspicion de palpitations liées à une arythmie. Son but est essentiellement de déclencher, par la stimulation auriculaire ou ventriculaire, une arythmie soutenue qui n’aura pas pu être documentée et qui reproduit la symptomatologie du patient.
Le diagnostic de certitude en matière de palpitations repose sur l’enregistrement ECG pendant les palpitations. Toutes les autres explorations sont peu rentables et n’aboutissent qu’à une suspicion diagnostique.