Quels sont les risques des toux ?
La toux en elle-même n’est pas dangereuse et le principal inconvénient est l’insomnie qu’elle peut provoquer. Il ne faut pas s’inquiéter de la toux elle-même, mais il faut apprendre à reconnaître les « signes de gravité » qui peuvent l’accompagner :
• Fièvre persistante ou récidivante (il n’y a pas de pneumonie sans fièvre).
• Respiration trop rapide (« tachypnée ») : on considère que la respiration est trop rapide si elle est supérieure à 50 cycles par minute avant 1 an, supérieure à 40 cycles par minute entre 1 an et 5 ans, et supérieure à 30 cycles par minute entre 5 et 15 ans.
• « Cyanose » : lèvres et doigts violets.
• Signes thoraciques (difficulté respiratoire visible, mouvements anormaux).
• Quintes asphyxiantes (surtout avant un an).
• Modification ou disparition de la voix (surtout avant un an).
Quand faut-il consulter un médecin ?
Devant des signes de gravité de la toux, il faut appeler immédiatement le SAMU en composant le 15 ou le 112 :
• Si, en plus de la toux, l’enfant éprouve des difficultés pour respirer ou pour avaler.
• Si sa voix se modifie (voix éteinte).
• Si son état général se détériore.
• Si la toux est rauque (comme un aboiement).
• Si l’on pense que la toux est due à un corps étranger dans les voies respiratoires (jouet, cacahuète...).
• Si l’enfant fait des efforts pour respirer (visibles au niveau du cou et des ailes du nez).
Il faut consulter un médecin dans la journée :
• Si la toux s’accompagne d’une forte fièvre ou d’un mal de gorge.
• Si des sifflements sont associés à la toux.
• Si la toux ne diminue pas après quelques jours de traitement prescrit par un médecin.
Il faut consulter un médecin dans la semaine si la toux persiste et occasionne une gêne pour l’enfant et son entourage (insomnie).
Comment faire le diagnostic d’une toux chez l’enfant ?
Le diagnostic de toux dépend du type de toux (aigu/chronique, sèche/grasse) et du contexte (infections hivernales ou sans cause évidente).
L’interrogatoire sur les caractères de la toux est donc essentiel pour l’orientation du diagnostic : une toux rauque et métallique évoque une origine trachéale ou bronchique, une toux sifflante et en faveur d’un bronchospasme et une toux « aboyante » est en faveur d’une origine glottique.
Certaines circonstances de survenue sont aussi évocatrices : une toux nocturne ou de décubitus évoque une origine cardiaque ou un reflux gastro-œsophagien, une toux exagérée par les changements de position est en faveur d’une bronchectasie, une toux accompagnée de signes d’atopie (rhinite et conjonctivite allergique) est en faveur d’un asthme, une toux lors des repas fera penser à des troubles digestifs.
Enfin les caractères de l’expectoration peuvent être évocateurs : une expectoration abondante et muqueuse oriente vers une surinfection bronchique, purulente, elle évoque un abcès pulmonaire, mousseuse et rosée, elle évoque une œdème pulmonaire, si elle est sanglante (« hémoptoïque »), elle doit faire éliminer une embolie pulmonaire ou un cancer, mais elle peut être présente au cours d’une bronchectasie, d’une tuberculose, d’une bronchite chronique ou d’une hémoptysie. Il faut faire la distinction entre une toux isolée et une toux avec des signes généraux. Chez l’enfant, une toux chronique de plus de huit semaines nécessite des investigations.
Le médecin examine le nourrisson ou l’enfant, recherche des signes tels que la fièvre et un amaigrissement, inspecte sa gorge à la recherche d’une rhinorrhée postérieure et ausculte ses poumons et son cœur.
Le cas échéant, il demande une analyse de sang et une radiographie des poumons.
Le diagnostic d’asthme est difficile chez l’enfant avant 6 ans, même en cas de bronchiolite : seulement 1/3 des enfants qui ont des signes évocateurs d’asthme de l’enfance resteront asthmatiques toute leur vie. Il ne faut donc pas traiter un « asthme » pendant de plus de 6 semaines si la toux a disparu. Les antitussifs sont tous contre-indiqués dans l’asthme.