Le sommeil se modifie de façon profonde entre les premiers mois de la vie et l’adolescence. Les troubles du sommeil sont courants chez l’enfant mais une bonne acquisition du sommeil est indispensable à son développement cérébral.
Les causes sont variées et le plus souvent bénignes :
• Les troubles du sommeil chez l’enfant sont le plus souvent dues à des infections du nez, de la gorge ou des oreilles, qui obstruent partiellement les voies respiratoires, font tousser et peuvent s’accompagner de fièvre et de troubles digestifs, comme un reflux ou des coliques.
• L’enfant est aussi soumis au stress et à l’anxiété liés à des événements de vie, qu’ils soient positifs ou négatifs et voulus ou subis, (déménagement, difficultés à l’école, divorce des parents, deuil...). On parle alors d’insomnie réactionnelle. Il s’agit d’une insomnie aiguë d’ajustement qui est directement causée par l’événement stressant. Ce type d’insomnie dure quelques jours ou semaines et disparaît généralement en moins de trois mois, après la disparition du traumatisme ou des facteurs en cause.
• Les enfants peuvent aussi « apprendre » à mal dormir. Les habitudes de sommeil sont inculquées par les parents. Des comportements inadaptés donnés à l’enfant au moment du coucher ou lorsque celui-ci ne veut pas dormir, peuvent entraîner une insomnie comportementale. Comme chez l’adulte, un non-respect du rythme naturel ou une irrégularité des horaires sont très mauvais pour le sommeil, de même que des changements de lieu ou des rituels du coucher.
• L’insomnie est aussi très fréquemment causée par une mauvaise hygiène du sommeil. Il s’agit généralement de la réalisation d’activités qui vont développer une hypervigilance du cerveau juste avant l’heure du coucher et donc altérer l’architecture du sommeil (exercices physiques extrêmes, regarder la télévision ou une tablette ou jouer à des jeux vidéos...). La prise de stimulants comme la caféine dans certaines boissons est une cause fréquente d’insomnie. Les activités sur écran stimulent le cerveau et empêchent de ressentir le besoin de dormir. De plus, la lumière directe des écrans entraîne un décalage de l'heure habituelle d'endormissement. En pratique, ce genre d'activité devrait être arrêté au moins une heure avant le coucher. Une activité physique intense réalisée trop près de l'heure du coucher va augmenter la température du corps et aussi risquer de retarder l'heure d’endormissement.
• Il peut aussi s’agir d’un environnement qui ne favorise pas le sommeil (chambre mal aérée, trop chaude, trop éclairée, trop bruyante…).
• Dans certains cas, l’enfant souffre tellement de ne pas dormir qu’il finit par avoir peur de se coucher et de ne pas réussir à s’endormir. Il s’agit d’un conditionnement négatif qui se crée entre le fait d’aller se coucher et l’angoisse de ne pas arriver à dormir. Il s’agit d’une insomnie liée à une « angoisse de performance », aussi appelée « insomnie psychopathologique ». Le sommeil est paradoxalement plus facile en dehors du domicile. Des traitements cognitifs et comportementaux sont généralement efficaces.