La sensation de jambes lourdes témoigne le plus souvent d’un trouble du fonctionnement du système veineux des membres inférieurs, ou « insuffisance veineuse », mais pas seulement... Différents traitements peuvent la soulager
Les jambes lourdes sont le plus souvent secondaires à une « insuffisance veineuse », avec ou sans insuffisance des valves des veines.
L’insuffisance veineuse conduit à une « stase veineuse » avec une accumulation de sang et une dilatation des veines (« varicosités » et « varices »), ainsi qu’à une accumulation de liquide lymphatique dans les tissus sous la peau (œdème)
On parle de lourdeur des jambes quand celles-ci (essentiellement les mollets) paraissent pesantes, gonflées et sensibles à la fatigue. Ces sensations ont tendance à augmenter au fil de la journée, en particulier par temps chaud, et si l’on reste debout sans marcher ou en piétinant. Chez les femmes, ces sensations peuvent prédominer dans les jours qui précèdent les règles. A l’inverse, ces sensations sont moindres par temps froid et elles sont améliorées par la position allongée, en particulier si les jambes sont surélevées.
Ces signes peuvent s’accompagner de crampes ou de véritables « impatiences » dans les jambes. Ces impatiences sont des sensations désagréables dans les jambes, à type de fourmillements, engourdissements, picotements, et pouvant aller jusqu'à des douleurs qui obligent la personne à se lever et à marcher. Des œdèmes peuvent survenir en fin de journée, en particulier au niveau de la cheville et au-dessus du pied. Ces œdèmes régressent après une nuit de sommeil.
Des dilatations des petits vaisseaux, ou « télangiectasies », peuvent apparaître sous la peau des jambes : ils se présentent comme de petits vaisseaux rouges et dilatés. A un stade plus avancé, les dilatations touchent les veines et provoquent des « varices ». L’insuffisance veineuse peut se compliquer au final de « troubles trophiques » de la peau des jambes : celle-ci devient pigmentée et brune et peut même s’ulcérer.
La plupart du temps, cette sensation de jambes lourdes est associée à une stagnation du sang dans les veines des membres inférieurs (« stase veineuse »). Ce dysfonctionnement peut lui-même ralentir la circulation de la lymphe, qui est le système de drainage du liquide interstitiel. Dans ce cas, on parle « d'insuffisance veino-lymphatique ».
Le cœur transporte du sang oxygéné vers les organes et les veines ramènent le sang appauvri en oxygène vers le cœur. Normalement, le sang remonte dans les veines des jambes du fait de la compression externe des veines par les contractions des muscles de la jambe, mais surtout en écrasant la semelle pleine de sang qui est sous chaque pied. En effet, le dessous du pied est constitué de différentes structures tendineuses et osseuse, mais aussi d'un espèce de coussin en forme d'éponge qui contient du sang. Ce coussin a 2 rôles, amortir les chocs à chaque pas, mais aussi chasser le sang vers les veines quand on écrase l'éponge en posant le pied par terre. C’est donc en marchant que le corps humain provoque le mouvement de retour du sang dans les veines.
Une fois qu’il est monté un peu dans la veine, le sang ne redescend pas du fait de la présence de valvules veineuses qui s’ouvrent et bloquent son retour. En cas de dilatation des veines ou d’antécédents de phlébite profonde, les valvules veineuses peuvent être altérées et devenir incontinentes.
La non-activation de la pompe musculaire et plantaire, ou l’insuffisance valvulaire, peuvent entrainer le phénomène de « stase veineuse », aboutissant à une accumulation de sang dans les veines et de fluide dans les tissus sous la peau.
La stase veineuse se manifeste donc le plus souvent par un gonflement des chevilles, prédominant le soir au début, des engourdissements, des fourmillements et des lourdeurs dans les jambes. Les varices et les petites dilatations veineuses (les varicosités) sont les signes les plus visibles, mais il ne faut pas attendre qu'ils soient installés pour s'en préoccuper.
Au fil des années, l'hyperpression veineuse finit par provoquer des altérations des tissus et de la peau de la jambe, avec pigmentation ocre, ou brune (« dermite ocre »), de la peau, induration des chairs (« hypodermite » de la jambe), et parfois ulcères.