Quand faut-il opérer un nodule thyroïdien ?
Les nodules sont très fréquents dans la population. Seuls les nodules qui provoquent une gêne clinique ou qui ont un caractère inquiétant à la palpation, à l’échographie, voire à la scintigraphie ou à l’analyse cytologique (après cytoponction), peuvent faire l’objet d’une ablation chirurgicale.
La chirurgie s’impose donc essentiellement en cas de nodules cliniquement, échographiquement et/ou cytologiquement suspects, en cas d’élévation franche de la calcitonine, en cas de nodules volumineux ou en cas de goitres multinodulaires compressifs et en cas d’évolutivité d’un nodule solide ou mixte malgré deux cytologies bénignes.
La « lobectomie-isthmectomie », éventuellement élargie en « thyroïdectomie totale » en fonction des résultats de l’étude anatomopathologique extemporanée du nodule, constitue un choix chirurgical traditionnel. Elle est grevée d’un taux de récidive de 30 à 40 % des cas, en cas de nodule bénin.
Compte tenu de la très fréquente « dystrophie nodulaire controlatérale », documentée par l’échographie en préopératoire, les indications de la « thyroïdectomie totale » s’élargissent.
Quand peut-on se contenter de surveiller un nodule thyroïdien ?
La surveillance clinique et échographique constitue une alternative à la chirurgie pour les nodules non suspects.
Pour les nodules apparemment bénins, il est recommandé une surveillance clinique et échographique selon un espacement progressivement croissant : par exemple après 6 mois, 1 an, 2 ans, 5 ans, 10 ans.
Une malignité secondaire est possible pour les formations nodulaires initialement considérées comme bénignes, cliniquement et cytologiquement, mais rare (entre 0,85 et 2 %).
Le renouvellement de la cytologie se justifie en cas d’augmentation de volume du nodule ou modification de ses caractéristiques échographiques.
Quand faut-il proposer un traitement hormonal freinateur ?
Le traitement hormonal freinateur par hormone thyroïdienne (L-thyroxine) à dose physiologique a pour objectif théorique de prévenir l’aggravation du nodule et la dystrophie péri-nodulaire de la glande thyroïde.
Son efficacité est controversée et la connaissance de ses effets secondaires, cardiaques et osseux, implique une évaluation soigneuse du rapport bénéfice-risque avant prescription.
Il est déconseillé de principe chez les sujets de plus de 50 ans
Que faire chez la femme enceinte ?
Il n'est pas rare de découvrir un nodule chez une femme au cours de la grossesse. Une échographie est alors toujours réalisée.
Si c'est au cours du dernier trimestre de la grossesse, on attend l'accouchement pour effectuer une éventuelle ponction cytologique. En effet, même en cas de résultat malin, une intervention serait trop risquée à ce stade de la grossesse et le nodule, rappelons-le, n’est pas une urgence.