La fièvre chez l’adulte est une élévation de la température du corps au-delà de 38°C et s’accompagne souvent de signes dus à la maladie qui la provoque. C'est une réaction normale de l'organisme pour l'aider à lutter contre une infection.
La meilleure façon de mesurer la température est d’utiliser un thermomètre électronique par voie rectale (par l’anus) ou vaginale (par le vagin). L’utilisation d’un thermomètre électronique dans la bouche demande plus de temps et la température mesurée doit être corrigée, la bouche étant moins chaude que le corps (ajouter 0°5 C au chiffre mesuré).
Les thermomètres infrarouges à utiliser dans l’oreille sont rapides (une seconde) mais exigent une bonne technique pour bien viser le tympan avec l’appareil.
Les bandelettes à poser sur le front sont réservées à certaines circonstances.
La fièvre aiguë justifie une consultation en urgence en cas de :
• Violents maux de tête avec raideur de nuque et vomissements.
• Petites tâches rouges apparaissant sur le corps (« purpura pétéchial »).
• Somnolence ou troubles du comportement.
• Fortes douleurs dans la poitrine ou dans le ventre.
• Fièvre au retour d’un pays tropical où sévit le paludisme (même si l’on prend une prophylaxie antipalustre).
• Fièvre persistante plus de 48 heures.
• Gène respiratoire.
• Douleurs urinaires.
• Immunodépression (greffe, VIH, corticoïdes…).
Comment faire le diagnostic des fièvres aiguës chez l’adulte ?
Dans le cadre d’une fièvre aiguë (survenue dans les 48 heures le plus souvent, en tout cas depuis moins de 5 jours), l’interrogatoire du médecin précisera :
• Le type de fièvre :
- Antécédents familiaux (maladie périodique) et personnels (cancer, immunodépression, malformations rénales, prothèses articulaires ou valvulaires, pratiques sexuelles…
- Circonstances d’apparition : antécédents de griffure de chat, notion d’infection familiale, voyage à l’étranger, état des vaccinations, prise de médicaments ou de drogues…
• Les signes d’accompagnement : ORL, respiratoires, digestifs, neurologiques, cutanés...
• D'éventuelles modifications du comportement : somnolence, agitation, troubles du comportements.
• Le ou les traitements déjà administrés : nature, posologie et voie, réponse au médicament antipyrétique, évolution de la fièvre.
Le médecin réalisera un examen clinique complet, avec un examen cutané et des muqueuses et la recherche d’une masse palpable, de gros ganglions et d’une grosse rate. La moindre piste conduira à des examens ciblés, examens qui sinon seront plus larges.
Sans signe d’orientation, des examens complémentaires seront ensuite réalisés avec des examens de 1ère intention.
Examens biologiques |
• Numération-Formule-Sanguine avec numération des plaquettes |
Examens bactériologiques (et autres microbes) |
• Hémocultures répétées (en précisant qu’on demande des cultures prolongées sur milieux spéciaux en cas de suspicion d’endocardite) |
Examens d’imagerie |
• Radiographie pulmonaire |
En cas de négativité de ce premier bilan, il est possible d’élargir les recherches avec un bilan de 2ème intention.
Examens biologiques |
• Dosages d’anticorps : anticorps anti-nucléaires et anti-ECT, ANCA |
Examens bactériologiques (et autres microbes) |
• Crachats ou tubages gastriques à la recherche de bacilles de Koch |
Examens d’imagerie |
• Echographie cardiaque |
Biopsies tissulaires |
• Biopsie ostéo-médullaire avec myéloculture |
La moindre piste conduira à la demande d’examens plus ciblés mais dans environ 10 % des cas la fièvre peut rester inexpliquée malgré un bilan exhaustif.