La brûlure de l’estomac, ou « épigastralgie », est une douleur à la partie supérieure du ventre : « l’épigastre » qui traduit souvent une maladie de l’estomac (gastrite, ulcère) ou de l’œsophage (reflux gastro-œsophagien, hernie hiatale ou œsophagite). Mais elle peut aussi correspondre à d’autres plus graves (infarctus du myocarde, cholécystite ou pancréatite).
En cas de douleurs épigastriques aiguës, le diagnostic doit être rapidement posé afin d’évaluer la nécessité d’examens complémentaires (prise de sang, électrocardiogramme, radiologies, fibroscopie gastroduodénale...) et d’une prise en charge hospitalière : celle-ci sera nécessaire de traiter éventuellement la cause par la chirurgie (cholécystite, pancréatite, perforation d’ulcère …) ou la réanimation (infarctus du myocarde…).
Une douleur épigastrique aiguë est grave dès qu'un seul des critères suivants est présent :
• Elle survient à la suite d’un traumatisme sur le ventre
• Elle est brutale et d’emblée intense, puis elle dure de façon continue plus de trois heures (le temps d'une digestion).
• Elle s'accompagne de vomissements intenses, d’un ballonnement important, de contracture des muscles de la paroi abdominale (« ventre de bois ») avec parfois une contracture réflexe à la palpation (réaction de « défense »), de diarrhée profuse.
• Elle s'accompagne d’une altération rapide de l’état général : pouls faible voire filant, baisse ou chute de la pression artérielle, fièvre.
• Elle s’inscrit dans un contexte d’immunodépression ou de grossesse
Dans tous ces cas, il faut consulter aux urgences très vite et le mieux est d’appeler le SAMU.
Certaines précautions peuvent éviter la survenue de brûlures d’origine gastroduodénale ou bien les calmer lorsqu'elles sont installées :
• Il faut éviter la consommation excessive de tabac et d'alcool et de boire du café
• Il ne faut pas manger trop épicé et trop acide
• Il vaut mieux ne pas s’allonger immédiatement après les repas
• Il faut éviter les anti-inflammatoires non-stéroïdiens et se méfier de certains antidouleur qui en sont aussi.
• Il faut aussi privilégier les moments de détente et une activité physique régulière pour prévenir le stress en apprenant à respirer calmement et profondément (l’estomac est en contact direct avec le diaphragme, un muscle respiratoire facilement contracté et bloqué en cas de stress). Il est également possible de s'initier à des techniques de relaxation, telles que le yoga ou la sophrologie
Le traitement d’une douleur épigastrique dépend bien sûr de sa cause, mais en cas de douleurs liées à une gastrite, un ulcère ou un reflux, le traitement médicamenteux sera identique.
Ces traitements ont pour objectif de réduire l’acidité de l’estomac pour soulager rapidement, accélérer la cicatrisation et éviter le développement de complications et les récidives.
Les pansements gastriques sont comme des plâtres, souvent composés à base d'argile, qui recouvrent les parois de l'estomac, pour les protéger de l'acidité. Ils substituent ou complètent le rôle du mucus lorsque celui-ci est insuffisant.
Différentes classes de médicaments antiacides réduisent la sécrétion d’acide par l’estomac pour éviter une acidité excessive de l'estomac. Ce sont principalement les « inhibiteurs de la pompe à protons » et aussi les « antihistaminiques H2 » qui diminuent la sécrétion d'acidité. Des prostaglandines de synthèse ont été utilisées dans le passé.
Le traitement antibiotique y est associé dans l’ulcère gastroduodénal en cas de détection d’une infection par une bactérie Helicobacter Pylori.
Le traitement chirurgical est envisagé en cas d’échec du traitement médicamenteux ou de complications, ce qui est devenu très rare.