La dorsalgie, ou mal de dos touchant la colonne vertébrale dorsale, est moins fréquente que la lombalgie mais doit être explorée plus systématiquement que la lombalgie. L’analyse des causes est très liée à la topographie, banale quand elle est localisée à la colonne dorsale haute, plus délicate à la colonne dorsale moyenne et basse, et difficile à traiter en cas de dorsalgie diffuse.
Le principal risque est de passer à côté d’une douleur dorsale en rapport avec la souffrance d’un organe profond (pancréatite, cancer du pancréas, problème aortique…) ou avec une lésion vertébrale localisée (tumeur, fracture ou infection).
C’est tout l’intérêt des « drapeaux rouges », ces signes d’alerte qui doivent faire consulter en urgence ou rapidement :
Le médecin est alerté par un début insidieux, une évolution progressivement croissante, un rythme inflammatoire typiquement insomniant, le caractère rebelle aux traitements symptomatiques, l'intensité des douleurs, les localisations multiples ou atypiques, le contexte et les antécédents (tumoraux et infectieux notamment).
Les drapeaux rouges sont des signes d'alarme, à rechercher systématiquement car ils doivent faire consulter en urgence.
C’est le cas en cas de contexte infectieux avec fièvre, de contexte de cancer avec douleur insidieuse et progressivement croissante ou brutale en cas de fracture de fragilité d’une vertèbre, ou de contexte de symptomatologie atypique avec :
- fièvre, fatigue générale, sudations nocturnes, perte de poids,
- adénopathies,
- douleurs nocturnes inflammatoires, de repos,
- immunosuppression, corticothérapie, toxicomanie.
En cas de douleurs dorsales qui s'accompagnent d'une douleur dans la poitrine, dans le bras gauche ou dans la mâchoire ou si le mal de dos s'accompagne de sueurs froides, de malaise ou de lèvres bleutées, il faut appeler le 15 car cela peut correspondre à un infarctus postérieur ou une fissuration d’anévrysme de l’aorte ou à une dissection aortique (en cas d’hypertension artérielle surtout).
Le diagnostic est d’abord orienté par l’analyse du type et de l’horaire de la douleur.
Le médecin va donc poser un certain nombre de questions pour les préciser :
- circonstances de survenue,
- siège de la douleur localisé ou diffus, avec ou sans irradiation douloureuse,
- rythme mécanique (uniquement lors des mouvements ou à l’effort) ou inflammatoire (réveil nocturne avec maximum de la douleur dans la 2ème partie de la nuit et le matin, améliorée par l’activité),
- mode évolutif : brutal, progressif et croissant sans rémission,
- présence ou absence de signes généraux ou de contexte particulier.
Les irradiations douloureuses peuvent être en ceinture, plus ou moins bien systématisées. Des signes neurologiques (baisse de la sensibilité ou « hypoesthésie ») auront valeur d’indication du niveau de l’atteinte vertébrale (« syndrome lésionnel »).
L’examen clinique recherche une malposition de la colonne et un trouble de la statique du rachis (scoliose, hypercyphose). Il recherche des points douloureux vertébraux et para-vertébraux précis et localisés. La mobilité de la colonne est évaluée en flexion et en extension du rachis dorsal, avec une mesure de la dilatation du thorax avec la respiration (« ampliation thoracique »). L'examen général recherchera une atteinte pleuropulmonaire, cardiovasculaire, abdominale ou au niveau des reins (« fosses lombaires »).
Contrairement à la lombalgie, la dorsalgie vertébrale commune est peu fréquente : les examens complémentaires d'imagerie appropriés et adaptés doivent donc être prescrits très rapidement.
La radiographie et l'imagerie par résonance magnétique (IRM) restent les examens de choix afin de rechercher une cause rachidienne symptomatique (fracture, infection, microcristalline, tumorale et spondylarthropathie).
En cas d’orientation vers un problème de la colonne vertébrale, des examens complémentaires radiologiques seront systématiquement demandés par le médecin : radiographies du rachis thoracique, face et profil, debout.
En cas de lésion sur les radiographies, un examen radiologique plus détaillé est demandé : scanner ou IRM.
Au moindre doute et selon le contexte, le médecin demandera des examens biologiques à la recherche d’une inflammation (VS, CRP, NFS, électrophorèse des protides), une radiographie thoracique, un électrocardiogramme (ECG), une scintigraphie osseuse, une endoscopie œsogastroduodénale, une échographie ou un scanner abdominal.