Des mots pour les maux
Le « transit intestinal » normal assure la digestion des aliments tout au long de l’intestin et l’absorption des molécules élémentaires dont l’organisme a besoin : les « nutriments ». La constipation correspond à une anomalie de la progression (« transit intestinal ») du contenu de l’intestin (« bol alimentaire ») le long de l’intestin : intestin grêle et gros intestin.Qu’est-ce qu’un transit normal ?
Après une digestion partielle dans l'estomac, les aliments arrivent dans l'intestin grêle où la digestion se poursuit et où la majorité des nutriments dont le corps a besoin sont absorbés à travers la paroi du grêle. Les résidus des aliments digérés dans le grêle passent ensuite dans le gros intestin, ou côlon, où la digestion se finit sous l’influence des bactéries de la flore intestinale, ou « microbiote intestinal », pour constituer les selles. L'intestin grêle et le côlon font avancer les aliments en se contractant de façon coordonnée. Au cours de la digestion, la dégradation des aliments par la flore intestinale entraîne une fermentation naturelle et la production de gaz.
Les occidentaux ont un transit de 70 heures avec 150 g de selles en moyenne, tandis qu’en Afrique, le transit est de 36 heures avec un poids de selles de 450 g en moyenne. Les selles des français ont beaucoup diminué au fil du temps : au début du siècle, le poids des selles quotidiennes en France était d'environ 300 g/j mais à cette époque les français absorbaient une ration quotidienne importante en fibres alimentaires (légumes, pain noir). En effet, le poids des selles varie beaucoup en fonction du régime alimentaire et en particulier de la quantité de fibres.
Par ailleurs, les selles normales contiennent 75 à 80 % d'eau, ce qui leur donne une consistance ni dure, ni molle et leur permet de progresser facilement dans le côlon. Les matières solides sont normalement constituées par du mucus produit par la paroi du côlon, des cellules intestinales, des graisses et des protéines ayant échappé à la digestion et des bactéries qui représentent environ 5 % de la qualité ingérée et l'azote fécal (1 à 2 g par 24 heures).
Qu'est-ce qu’une constipation ?
La définition de la constipation est basée sur une diminution de la fréquence des selles : émission de moins de 3 selles par semaine, surtout si elles sont dures et difficiles à émettre. Les selles sont sur-digérées et transformées en grande partie en gaz, émis normalement.
Le transit normal varie entre 2 selles/jour et 3 selles/semaine. Cependant, de nombreux sujets se déclarent constipés en allant à la selle tous les jours : ils sont soit mécontents des conditions de défécation (poussées excessives et prolongées), soit de selles trop petites et trop dures. A l’opposé, si un sujet va à la selle deux fois par semaine et ne se plaint de rien, il n'y a pas lieu de parler de constipation.
La constipation n'est pas dangereuse et, dans certains cas, les sujets peuvent rester 20 à 30 jours sans aller à la selle et sans avoir le moindre trouble (en particulier en cas de régime alimentaire ne produisant pas de résidus). La constipation n’est pas une cause d'occlusion intestinale avec arrêt complet des matières et des gaz.
On distingue la constipation passagère de la constipation chronique, qui dure plus de 6 mois. Ce n’est que devant la persistance de selles dures, moins de trois fois par semaine, après avoir respecté des règles d’hygiène simples comme : plus d’exercice physique, une alimentation riche en fibres et une consommation de liquides suffisante, que l’on pourra parler de constipation chronique.
Parfois, la constipation peut se présenter comme une alternance d’épisodes de constipation et d’épisodes de diarrhée. Cette alternance témoigne généralement d’un obstacle dans les intestins en rapport avec une accumulation de selles dures.
Quels sont les signes de la constipation ?
La constipation peut entraîner des sensations désagréables de lourdeur ou de crampes dans le ventre, des ballonnements, des flatulences et des douleurs à la défécation.
En effet, lors des épisodes de constipation, les selles sont souvent dures, sèches et difficiles à évacuer : elles peuvent même déclencher une crise hémorroïdaire. La présence de sang dans les selles doit alors être considérée comme un signe d’alerte.