L’anémie est fréquente et est évoquée devant une pâleur, une fatigue, un essoufflement ou un pouls très rapide... voire un saignement extériorisé. Elle doit toujours être explorée car les causes sont multiples, mais le diagnostic et le traitement sont le plus souvent simples.
Lorsque l’anémie est due à un manque de fer, ou « anémie ferriprive », le médecin prescrit le plus souvent une supplémentation en fer sous forme de comprimés, à la dose de 150 à 200 milligramme de fer par jour. Ce traitement doit être pris en dehors des repas et sans traitement antiacide pour une meilleure absorption. Il provoque souvent une constipation et une coloration noire des selles qui disparaît à l’arrêt du traitement. En cas d’échec ou de malabsorption liée à une maladie intestinale, le fer peut être administré en perfusion intraveineuse. Une réponse est normalement obtenue rapidement avec une élévation du taux de réticulocytes qui apparaît entre le 7ème et le 10ème jour.
Le déficit en vitamine B12 peut être (rarement) secondaire à une carence alimentaire : il n’existe que dans les régimes végétaliens stricts et prolongés (excluant la viande, les œufs et les produits laitiers). Le médecin pourra prescrire de la vitamine B12 sous forme de comprimés. Plus souvent, l’anémie par carence en vitamine B12 est secondaire à un défaut d’absorption digestive, comme lors d’une maladie inflammatoire de l’intestin grêle distal (maladie de Crohn, maladie cœliaque) ou après une chirurgie de l’estomac (gastrectomie). Le traitement peut aussi se faire par la prescription de comprimés de vitamine B12, parallèlement au traitement éventuel de la maladie.
En revanche, si le défaut d’absorption est lié à une atrophie gastrique auto-immune (maladie de Biermer), le problème est d’origine auto-immune et compromet définitivement l’absorption digestive en vitamine B12 : le traitement ne peut reposer que sur un apport de vitamine B12 par injections intramusculaires.
La carence en folates (= vitamine B9) est généralement d’origine alimentaire mais les folates sont présents dans un grand nombre d’aliments. En particulier, on les trouve dans le foie, les légumes (brocolis, choux de Bruxelles, petits pois, pois chiche...) et le riz complet. Une alimentation variée assure normalement un apport suffisant. Une carence en folates peut donc être compensée par une modification du régime alimentaire, mais peut aussi faire appel à une prescription médicale de comprimés d’acide folique. Chez la femme enceinte, une supplémentation en folates sera systématiquement prescrite pendant toute la durée de la grossesse. En effet, ses besoins en folates sont augmentés, surtout dans les premières semaines.
Quand l’anémie est associée à une autre maladie, celle-ci doit être traitée. Si la personne souffre d’une maladie inflammatoire chronique, la maladie doit être soignée. En cas d’insuffisance rénale chronique, le médecin recherche d’abord s’il n’existe pas une carence en fer associée afin de la compenser en premier. Ensuite, il peut prescrire des injections d’érythropoïétine (ou EPO). Cette hormone normalement fabriquée par le rein stimule la moelle osseuse pour fabriquer des globules rouges. Dans le cas des anémies hémolytiques, il n’existe pas de traitement spécifique. Un traitement par corticoïdes peut être indiqué pour l’anémie hémolytique auto-immune. Les personnes souffrant de drépanocytose ou de thalassémie qui ont une anémie importante auront besoin d’une transfusion sanguine régulière et d’un traitement chélateur du fer.
Au cours de toutes les anémies, si elle est importante et mal supportée, il est possible d’envisager une transfusion sanguine mais ce cas est peu fréquent (angine de poitrine, décompensation cardiorespiratoire…).