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Cholestérol : le traitement n'est pas que médicamenteux

Cholestérol : le traitement n'est pas que médicamenteux

L’élévation du taux de cholestérol dans le sang, ou « hypercholestérolémie », est un des principaux facteurs de risque cardiovasculaire modifiables par l’alimentation et le mode de vie. Le traitement diététique est une étape essentielle de sa prise en charge et peut même parfois être suffisant. Il précède et accompagne toujours la prise d’un médicament contre le cholestérol.

Cholestérol : le traitement n'est pas que médicamenteux

Publié le 30.04.2019
Cholestérol élevé : COMPRENDRE

Des mots pour les maux

L’hypercholestérolémie signifie un taux trop élevé de cholestérol dans le sang. Les acides gras forment la base des graisses ou lipides.
On distingue les acides gras saturés, essentiellement d’origine animale, et les acides gras insaturés qui sont à privilégier pour une meilleure santé.

Quelle est l’efficacité des mesures diététiques sur l’hypercholestérolémie ?

L’étape majeure du traitement de l’hypercholestérolémie concerne l’alimentation. Le traitement diététique est efficace quand il est bien suivi et permet d’abaisser le taux de LDL-cholestérol (le « mauvais » cholestérol) dans le sang. Il doit accompagner la personne tout au long de sa vie, son but étant de modifier ses habitudes alimentaires sur le long terme.
De nombreuses études ont évalué l’efficacité des mesures diététiques. Elles montrent qu’une alimentation optimale entraîne une baisse du LDL-cholestérol dans le sang qui peut atteindre 10 à 15 %, et que cette réduction s’accompagne d’une diminution des maladies cardiovasculaires de 5 à 10 %. Selon l’OMS, une diététique adaptée diminue même le risque d’infarctus du myocarde de 30 %.
Selon l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament), un traitement diététique adapté, visant à modifier le comportement nutritionnel, associé à la pratique d’exercices physiques réguliers, permet d’éviter l’instauration d’un traitement médicamenteux dans de nombreux cas.

Quelles sont les mesures diététiques contre l’hypercholestérolémie ?

Le mot régime alimentaire a été progressivement abandonné car il est associé à de multiples contraintes qui rendent son vécu difficile. Les médecins préfèrent maintenant parler de prescription diététique et de modifications des habitudes alimentaires. Dans ses recommandations, l’ANSM édicte quatre mesures à suivre.
La première mesure diététique à adopter est de limiter l’apport en acides gras saturés dans l’alimentation, c’est-à-dire les viandes grasses, la charcuterie, les produits laitiers non écrémés comme le beurre, les pâtisseries, les biscuits et les plats préparés. Cette limitation est faite au profit des acides gras monoinsaturés (huile d’olive, de colza, d’arachide) ou polyinsaturés. Les produits laitiers écrémés doivent continuer à être consommés pour leur apport indispensable en calcium.
La deuxième mesure diététique est d’augmenter la consommation d’acides gras polyinsaturés oméga-3 que l’on trouve en quantité dans les noix, l’huile de colza et de soja et les poissons gras tels que le saumon, le thon et le maquereau. Il est apporté en plus faible quantité par les viandes, les œufs et les produits laitiers. La troisième mesure concerne la consommation quotidienne de fruits et légumes et d’aliments riches en fibres. Cinq fruits et légumes par jour sont l’objectif à atteindre, sachant qu’ils peuvent être consommés frais, mais aussi surgelés ou en conserves, ce qui permet une économie en termes de coût tout en permettant une grande variété. Il est ainsi possible de mélanger les fruits frais avec des fruits en boite pour des salades et pour des gâteaux
La quatrième mesure est une limitation des aliments riches en cholestérol (les œufs, les abats et les huîtres), avec par exemple l’utilisation de margarine ou de yaourts enrichis en stérols végétaux qui font baisser le taux de cholestérol dans le sang.
Enfin, il est recommandé de limiter également la consommation d’alcool, de contrôler le poids corporel et d’éviter la sédentarité. L’objectif final du traitement diététique de l’hypercholestérolémie est de maintenir de bonnes habitudes alimentaires tout au long de la vie. Pour suivre cette stratégie avec succès, l’aide d’une diététicienne peut s’avérer utile afin d’adapter ces objectifs à vos possibilités et de suivre une démarche de modification progressive. Il ne faut pas hésiter à la solliciter.

Quel est l’intérêt du régime crétois ?

Il faut noter que le régime méditerranéen ou crétois entre dans le cadre des recommandations énoncées plus haut car il est pauvre en acides gras saturés (viandes) et riche en acides gars monoinsaturés (huile d’olive), en légumes et en fruits, donc en fibres. Les produits céréaliers complets y sont consommés en abondance, de même que les légumineuses, les noix et le poisson (riche en oméga-3).
Plusieurs études ont montré l’efficacité de la diète méditerranéenne pour abaisser le taux de LDL-cholestérol, diminuer le risque de maladies cardiovasculaires et la mortalité.

Quelle est l’efficacité de la levure de riz rouge ?

C’est un champignon microscopique qui se développe sur le riz. Il contient un pigment rouge qui donne son nom à la levure. L’ensemble est réduit en poudre et utilisé en Asie comme ingrédient dans la cuisine, ainsi qu’en médecine traditionnelle chinoise. La levure de riz rouge contient de la monacoline K, une substance identique à la lovastatine qui est un médicament de la classe des statines indiquées pour traiter l’hypercholestérolémie. Il s’agit donc d’un équivalent des statines qui a les mêmes effets sur la baisse du taux de cholestérol mais moins intenses. Il peut aussi provoquer les mêmes effets secondaires indésirables tels que des douleurs musculaires ou une toxicité pour le foie. Des hépatites aiguës ont été décrites avec des consommations importantes de cette levure de riz rouge, en particulier en cas d’association à la prise de statines, la majorité des médicaments hypocholestérolémiants. Il ne faut donc pas associer la prise de levure de riz rouge avec un médicament de type statine car leurs effets et leurs toxicités s’additionnent.
Des études cliniques ont montré que prise à la dose optimale, la levure de riz rouge fait baisser le taux de cholestérol dans le sang. Il existe dans le commerce de nombreux compléments alimentaires qui proposent cette levure mais leur composition et la dose de substance active qu’ils contiennent sont très variables, difficiles à connaître, et ne sont pas garanties, un problème récurrent dans ce domaine.
En 2013, l’ANSM a publié une mise en garde sur la levure de riz rouge qui rappelle qu’elle ne doit pas être considérée comme une alternative aux médicaments à base de statines. L’agence recommande aux personnes qui ont une hypercholestérolémie de consulter leur médecin traitant avant d’utiliser un complément alimentaire à base de levure de riz rouge.

Quelle est la place des alicaments ?

L’alicament est un aliment qui a une efficacité biologique s’approchant de celle d’un médicament. Dans le cadre du risque cardiovasculaire et de l’hypercholestérolémie, les margarines et les produits laitiers enrichis en phytostérols sont considérés comme des alicaments. Les phytostérols sont des lipides d’origine végétale que l’on trouve dans certains fruits et légumes et dans les noix. Les alicaments à base de phytostérols ont un effet positif sur la baisse du cholestérol sanguin de l’ordre de 10% et représentent un apport intéressant en complément des mesures diététiques décrites plus haut.

Quel est le rôle de l’activité physique ?

L’activité physique est bénéfique pour le taux de cholestérol et diminue le risque cardiovasculaire. Elle abaisse le LDL-cholestérol (le « mauvais ») et surtout augmente le HDL-cholestérol (le « bon »). Lutter contre la sédentarité fait donc partie du traitement de l’hypercholestérolémie. Pour que l’amélioration soit sensible, la durée de l’activité et son intensité doivent être suffisantes. Les activités sportives d’endurance sont recommandées : marche rapide, jogging, vélo et natation, mais aussi pourquoi pas danse de salon, Taï Chi…. Toute dépense physique est bénéfique quelle que soit sa durée, à condition qu’elle soit régulière. Il est conseillé d’y consacrer au moins 45 minutes trois fois par semaine.

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