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Antibiotiques

Antibiotiques : une utilisation raisonnée évite le développement des résistances

Si l'on compare la consommation européenne d’antibiotique chez les humains et chez les animaux. La France tient la tête du classement mais elle traite plus les humains et moins les animaux.   Par le Dr Max Fleury

Définition
Comment ils agissent ?
Pour quelles maladies ?
Quand les éviter ?
Avantages et inconvénients
Quels sont les risques ?
Comment les prendre ?
Leur histoire
Mots clés

-Faut-il donner des antibiotiques en cas de fièvre élevée, en particulier chez un enfant ?

-Est-ce qu’il faut prendre forcément des antibiotiques si les sécrétions d’un rhume ou d’une bronchite changent de couleur et deviennent jaunes ou vertes ?

-Pourquoi faut-il limiter l’usage des antibiotiques ?

 

 

 

Faut-il donner des antibiotiques en cas de fièvre élevée, en particulier chez un enfant ?

Au cours d’une infection, la fièvre est une réaction normale de l’organisme qui fait partie des mécanismes de défenses naturelles. Une fièvre élevée peut survenir même en cas d’infection virale, comme la grippe par exemple, pour laquelle les antibiotiques sont inutiles. La fièvre doit être respectée car elle participe à la lutte de l’organisme contre l’infection en cours. Elle doit être néanmoins contrôlée, à l’aide de paracétamol par exemple, car elle risque de déclencher une crise d’épilepsie chez le jeune enfant si elle est trop élevée. La prise d’antibiotiques ne permet pas de faire baisser la fièvre si elle est causée par une infection virale. En cas de fièvre, il faut boire abondamment car le risque de déshydratation est augmenté.

 

Est-ce qu’il faut prendre forcément des antibiotiques si les sécrétions d’un rhume ou d’une bronchite changent de couleur et deviennent jaunes ou vertes ?

Le changement de couleur des sécrétions au cours d’un simple rhume ou d’une bronchite fait partie de l’évolution naturelle de ces pathologies fréquentes qui sont dans l’immense majorité des cas d’origine virale. La plupart du temps, cette évolution ne nécessite pas de recourir aux antibiotiques systématiquement, sauf s’il existe une vulnérabilité particulière, comme une pathologie respiratoire chronique (asthme, bronchopneumopathie obstructive) ou une défaillance immunitaire par exemple. Si les symptômes évoluent et surtout si le patient est à risque particulier ou fragilisé, il doit consulter son médecin traitant.

 

Pourquoi faut-il limiter l’usage des antibiotiques ?

Il a été calculé que les antibiotiques ont permis d’augmenter l’espérance de vie de 2 à 10 ans. Une diminution de 1 % de l’efficacité des antibiotiques actuels se traduirait par une augmentation des coûts en santé humaine qui ont été estimés entre 600 milliards et 3 trillions de dollars aux Etats-Unis. Il est donc indispensable de réviser notre recours aux antibiotiques en adoptant un usage raisonné de ces précieux médicaments. Cela implique d’en limiter l’usage au maximum, non seulement en santé humaine grâce à une prescription étroitement adaptée, mais aussi en santé animale, en réglementant leur utilisation systématique dans l’élevage intensif.