-Prendre un antibiotique permet-il de guérir plus vite ?
-Qu’est-ce que la résistance aux antibiotiques ?
Prendre un antibiotique permet-il de guérir plus vite ?
Oui, mais seulement si l’infection est causée par une bactérie et si elle est sensible à l’antibiotique prescrit. En revanche, c’est une erreur de croire qu’un antibiotique permet de se débarrasser plus vite d’un rhume, d’une bronchite ou d’une grippe. Dans l’immense majorité des cas, ces infections banales ou saisonnières sont causées par des virus sur lesquels n’agissent pas les antibiotiques. Ces derniers ne seront donc efficaces ni sur les symptômes eux-mêmes, ni sur leur durée. En cas d’infection virale, c’est le système immunitaire du patient qui permet de se débarrasser de l’infection en une à deux semaines. Dans ce cas, le traitement ne vise qu’à combattre les symptômes pour améliorer le confort du patient. Toutefois, si les troubles se prolongent trop longtemps, il peut être utile de reconsulter son médecin traitant.
Qu’est-ce que la résistance aux antibiotiques ?
L’usage abusif ou inapproprié des antibiotiques a permis aux bactéries de s’y adapter. Quand une bactérie donnée devient résistante, elle devient insensible à l’antibiotique qui est destiné à l’éliminer. En se multipliant, elle donne naissance à toute une population de germes résistants qui peuvent se transmettre à l’entourage du patient par contagion. L’apparition des résistances aux antibiotiques rend les maladies bactériennes de plus en plus difficiles à traiter avec un risque accru de complications pour le patient et de contagion pour la population.
Pourquoi n’y a-t-il pas plus de nouveaux antibiotiques pour parer aux résistances microbiennes ?
Les médicaments antibiotiques, parce qu’ils sont consommés sur une courte période, offrent peu de rentabilité pour les firmes qui les mettent au point et les commercialisent, à la différence des médicaments développés pour les maladies chroniques qui sont plus rentables pour l’industrie pharmaceutique. Par ailleurs, il n’existe pas pour le moment d’incitation économique à la mise au point de nouveaux antibiotiques. C’est la raison principale pour laquelle les fabricants ont purement et simplement arrêté la recherche-développement dans ce domaine. En outre, parmi les nouveaux antibiotiques mis au point, très peu (15 sur 167) ont un mécanisme d’action original capable de contrebalancer l’émergence des résistances.