Destinées à traiter l’excès de cholestérol, les statines ont fait, ces derniers mois, l’objet de débat enflammés. Dans un ouvrage, le Pr Philippe Even remettait en cause leur intérêt. Elles sont pourtant prescrites à 6,4 millions de Français, dans le traitement de l’hypercholestérolémie.
Selon l’Assurance maladie, ces médicaments sont efficaces chez les personnes à risque cardiovasculaire. Elles permettent de diminuer de 10% le risque de mortalité et de 20% le risque d’évènements cardiovasculaires.
Mais de larges économies pourraient être réalisées, en prescrivant différemment les molécules. En France, la rosuvastatine (connu sous le nom de Crestor ) représente 30% des volumes prescrits. Or, elle est beaucoup plus chère que les autres traitements, qui peuvent être remplacés par des génériques.
Et selon une étude menée par l’Assurance Maladie auprès de 163 000 patients pendant 3 ans, il n’y a pas d’avantage d’un point de vue de l’efficacité clinique, à prescrire la rosuvastatine plutôt que la simvastatine, médicament plus ancien, génériqué, et beaucoup moins cher.
La France est d’ailleurs en décalage avec le reste de l’Europe, où la rosuvastatine ne représente que 7,8% des prescriptions en moyenne, et seulement 3,9% au Royaume Uni et 0,5% en Allemagne. La simvastatine, en revanche, représente en moyenne 60% des volumes prescrits. Selon le Pr Hubert Allemand, médecin conseil national de l’Assurance Maladie, si la France adoptait les mêmes prescriptions et les mêmes coûts des traitements qu’en Allemagne, les économies pourraient atteindre 500 millions d’euros en un an.
