Et si l'affaire des lasagnes à la viande de cheval passait du registre de la fraude internationale à celui de l'alerte sanitaire. A la différence des pouvoirs publics le syndicat national des Inspecteurs en santé publique Vétérinaire (Snispv) n'écarte pas cette hypothèse. Dans un comminiqué, le Snispv souligne "la dimension sanitaire" de ce scandale.
Les foyers de trichinellose animale sont très nombreux dans les pays d'Europe de l'Est, rappelle le syndicat. Si la viande de cheval n'est pas suffisament cuite, les consommateurs peuvent être victimes d'infestation parasitaire aux conséquences parfois graves. "Dans un passé récent, notent les inspecteurs vétérinaires, les épidémies de trichinellose ont souvent concerné des chevaux provenant des pays d'Euorpe de l'Est et les Etats-Unis. Néanmoiins, reconnait le syndicat, le risque est négligeable pour des produits cuits surgelés mais pas pour des hamburgers.
Autre danger, l'utilisation de médicaments, comme le phénylbutazone, utilisés pour calmer la douleur des chevaux, implique que les animaux sont impropres à la consommation. "Dans le cadre d'une suspicion de trafic, quelles granties peut-on avoir du respect de cette interdiction?" demande le syndicat. Selon certaines sources, des chevaux de traie roumains termineraient leur vie dans des abattoirs après avoir été traités par ce produit.
Enfin, le Snispv signale la faiblesse des contrôles effectués pour des produits d'origine animale provenant d'un autre Etat membre. Ce contrôle est effectué par le premier établissement destinataire. Pour la période 2010-2011, seulement 131 interveentions ont été réalisées pour les 3422 établissements. Une baisse de 20% par rapport à l'année précédente !