Il y a urgence. Près de 400 millions d’habitants de ce monde souffrent de diabète. Le Center For Disease Control and Prevention d’Atlanta publie de sombres perspectives pour motiver le combat : un Américain sur trois né depuis l'an 2000 va développer un diabète au cours de sa vie !
Le très sérieux Center For Disease Control and Prevention, le CDC d'Atlanta, a mené une étude auprès de 326 000 Américains depuis quinze ans. Selon le responsable du département diabète du CDC, « le risque de développer cette maladie tout au long de sa vie est de 33 % pour les hommes et 39 % pour les femmes », toutes ethnies confondues.
Et ces chiffres sont encore beaucoup plus inquiétants si l'on s'intéresse à la communauté hispanique, qui constituera bientôt un tiers des Américains : une fréquence de 45 % pour les hommes et 53 % pour les femmes !
Lorsque l'on sait qu’en moyenne, diagnostiquer un diabète à l'âge de 40 ans, c'est annoncer à la personne une espérance de vie réduite de huit ans, on comprend mieux pourquoi les spécialistes n'hésitent pas à parler d'épidémie du XXIe siècle.
Pourtant, les Etats-Unis ne découvrent pas le problème, il ne fait que s'amplifier. En effet, le nombre de diabétiques a augmenté de près de 50 % au cours des dix dernières années. C'est aujourd'hui la 5e cause de mortalité par maladie aux Etats-Unis. Et si la courbe ne connaît pas de modification, la fréquence augmentera de 165 % au milieu de notre siècle. Pour les autorités sanitaires américaines, la prévention du diabète doit donc devenir une priorité nationale.
En France, nous sommes passés de 1,6 à 2,9 millions de diabétiques. A ceux-là s'ajoutent les malades qui s'ignorent. Probablement 700 000, alors que la sanction de cette pathologie à long terme est redoutable.
Etre un diabétique qui s’ignore, c’est être exposé aux dégâts du sucre, du bout des doigts de pied, que l’on risque de couper, jusqu’à la circulation de nos yeux qui, eux, risquent de ne plus voir. Artérite, amputation et cécité sont les principaux modes d’expression, les plus redoutés, d’une maladie qui devrait pourtant être jugulée dès les premiers signes, donc banalisée.