L'arthrose du genou, ou gonarthrose, correspond à une détérioration du « cartilage » dans le genou, c’est-à-dire la substance qui recouvre les os du genou (fémur, tibia et rotule). Cette destruction va s’étendre ensuite à toute l'articulation.
L'arthrose du genou est aussi appelée « gonarthrose ».
Il s’agit d’une atteinte articulaire qui correspond initialement à une altération du cartilage qui recouvre le fémur, le tibia et la rotule à l’intérieur du genou.
Le cartilage est un tissu assez amorphe qui est constitué d’un gel dans lequel on retrouve des cellules : les « chondrocytes ».
La diminution de l’épaisseur du cartilage dans l’arthrose se manifeste en radiographie sous la forme d’un « pincement articulaire ».
L'arthrose du genou, ou gonarthrose, correspond à une détérioration du « cartilage », la substance qui recouvre les os du fémur du tibia et de la rotule à l’intérieur du genou. Cette destruction va s’étendre ensuite à toute l'articulation.
Les extrémités osseuses qui composent une articulation sont en effet recouvertes de cartilage. Le cartilage est un « gel », c’est-à-dire que c’est essentiellement de l’eau qui est emprisonnée dans un réseau de grosses molécules (un peu comme une éponge pleine d’eau). Quelques cellules permettent de le régénérer en partie chez le sujet jeune.
Ce cartilage permet aux deux os de glisser plus facilement l'un sur l'autre. Mais un 2ème rôle moins connu, mais tout aussi important, du cartilage est l’amortissement des chocs entre les os de l’articulation, chocs qui sont générés par les mouvements, la marche, la descente des escaliers....
Par ailleurs, les autres structures de l'articulation sont la capsule articulaire, des ligaments, des tendons et des muscles, qui vont stabiliser cette articulation. Enfin, la capsule est tapissée intérieurement par la « membrane synoviale ». Cette dernière est chargée de nettoyer l’articulation et de sécréter un liquide articulaire qui va « lubrifier » l'articulation et nourrir le cartilage.
L'arthrose commence par une détérioration du cartilage, qui se fissure et s’amincit, puis disparaît pour laisser « à nu » l’os situé normalement sous le cartilage. Cet os va se modifier et la disparition de l’épaisseur du cartilage va déstabiliser toute l’articulation qui va souffrir. L’arthrose évolue donc vers l'atteinte de toutes les structures de l'articulation, mais en particulier de l'os sous le cartilage (« sous-chondral ») et de la synoviale.
Le plus souvent, l’arthrose atteint l'articulation, entre le fémur et le tibia (arthrose fémorotibiale). Elle peut aussi toucher l'articulation entre la rotule et le fémur (arthrose fémoropatellaire). En général, elle touche les deux genoux.
Même si l’arthrose est rare avant 45 ans et que sa fréquence augmente avec l’âge, le vieillissement normal du cartilage au cours de la vie ne peut pas provoquer d'arthrose à lui tout seul.
L'arthrose est donc une maladie à part entière, certes liée à l’âge, mais déclenchée par un dysfonctionnement métabolique, une agression (traumatisme, infection, maladie inflammatoire articulaire) ou un excès de pression sur le cartilage. Ce problème initial aboutit à une altération et une rupture de la trame cartilagineuse, avec une modification précoce de sa concentration en eau. Des fragments du cartilage fragilisé se détachent dans la cavité articulaire et vont agir comme des grains de sable dans un engrenage. Du fait des modifications précoces de la concentration en eau du cartilage, sa capacité à amortir les chocs est très vite perdue, l’os sous le cartilage s’use plus vite et la membrane synoviale devient inflammatoire. En réaction à cet excès de pression et de chocs, l'os situé sous le cartilage prolifère et produit une collerette osseuse autour de l'articulation. Cette prolifération d'os s'appelle des « ostéophytes ».
Dans certains cas, il est possible de retrouver une cause à l’arthrose du genou : c’est une gonarthrose « secondaire ».
Cela peut être des contraintes mécaniques, comme le port fréquent de charges lourdes, une activité physique ou sportive trop intense, qui peuvent contribuer à abîmer le cartilage.
Certaines anomalies anatomiques perturbant l’architecture normale de l’articulation (« dysplasies »), ou des séquelles de traumatisme (fracture articulaire, entorse négligée, luxation ou chirurgie du ménisque) y participent également.
D’autres maladies touchant l’articulation comme la chondrocalcinose (dépôts de cristaux de pyrophosphate de calcium dans le cartilage), l’hémochromatose (dépôts de fer dans le cartilage), l’ostéonécrose (qui est un infarctus osseux à l’origine d’une fragilisation de l’os qui soutient normalement le cartilage) ou la polyarthrite rhumatoïde (et son inflammation synoviale), peuvent également favoriser son apparition.
Enfin, des désordres métaboliques générés par une obésité semblent également pouvoir être en cause (sécrétion d’adipokines, un composé pro-inflammatoire, par la graisse de l’intérieur du ventre). Les personnes obèses ont, en effet, un risque plus élevé de développer une arthrose des genoux (surcharge), mais aussi des mains (alors qu’on ne voit pas souvent les obèses marcher sur les mains).
Les douleurs de l'arthrose ne proviennent pas du cartilage endommagé, car il n’y a pas normalement de nerf dans le cartilage, mais de la souffrance et de l'inflammation des autres structures de l'articulation (os sous-jacent au cartilage = os « sous-chondral », synoviale, tendons et/ou ligaments). En cas d’épanchement articulaire, la distension de la capsule articulaire par le liquide intra-articulaire est très douloureuse. Il est également possible que l’altération du cartilage et de l’os sous-jacent s’accompagne de leur envahissement par de nouveaux nerfs (« néogénèse »).
En tout cas, il y deux, voire trois types de douleurs dans l’arthrose du genou. La première douleur est le type même de la douleur arthrosique : la douleur apparaît lorsque l’on se sert de l’articulation et elle se calme quand on se repose (décharge de l’articulation). C’est ce que l’on appelle une douleur « mécanique ». A certains moments, peut apparaître une douleur qui est plus permanente, certes aggravée par les efforts, mais faisant également souffrir le malade la nuit ou le matin tôt, avec un gonflement articulaire et une raideur matinale prolongée. C’est ce que l’on appelle une douleur « inflammatoire » et elle signe généralement une poussée évolutive de la maladie. Il faut alors mettre l’articulation au repos et consulter son médecin, car cette poussée est associée à une accélération de la dégradation du cartilage. Enfin, plus tardivement dans le court évolutif de l’arthrose du genou, peut apparaître une douleur qui est liée à un dysfonctionnement du système nerveux de la douleur. C’est la douleur « neurogène », qui a un caractère plus permanent et s’accompagne d’une hypersensibilité à la douleur. Elle doit être dépistée et prise en charge spécifiquement car elle peut gêner la récupération fonctionnelle après mise en place d’une prothèse.
L'arthrose du genou peut concerner l'articulation fémoropatellaire (articulation entre le fémur et la rotule en avant) et les compartiments interne et externe de l'articulation fémorotibiale (articulations entre le fémur et le tibia).
L'arthrose fémorotibiale est la plus courante des arthroses du genou. Elle peut être primitive ou liée à une déviation de l'axe du membre inférieur (genu valgus = « genoux en dedans » ou genu varus = « jambes arquées de cavalier »), à un traumatisme (fracture articulaire), à un surpoids, à des corps étrangers ou à une exérèse trop importante d’un ménisque (qui est normalement une sorte de cale destinée à stabiliser l’articulation).
L'arthrose fémoropatellaire est moins fréquente. Elle concerne des personnes plus jeunes, suite à un traumatisme sur l’avant du genou, ayant endommagé le cartilage, ou suite à une instabilité de la rotule chez la femme jeune et très souple (« hyperlaxe ») : la rotule qui est moins bien tenue, a une trajectoire irrégulière quand elle glisse dans la gouttière du fémur lors de la flexion-extension du genou (malformation osseuse et/ou hyperlaxité ligamentaire avec déséquilibre musculaire). Cette arthrose fémoropatellaire est néanmoins souvent associée à une arthrose fémorotibiale.