Qu’elles soient superficielles ou profondes, les brûlures nécessitent une prise en charge adaptée pour éviter les complications et les séquelles. Après avoir refroidi la blessure, il faut donc évaluer la gravité de la brûlure.
Des mots pour les maux
Une « phlyctène » est le terme médical pour désigner une cloque ou une ampoule.
La peau est composée de différentes couches qui sont, de la surface vers la profondeur : « l’épiderme », le « derme », « l’hypoderme ».
La peau est un organe composé de plusieurs couches de tissu qui joue, entre autres, le rôle d’enveloppe protectrice du corps. Elle a une surface de 2 mètres carrés environ, ce qui en fait l’organe le plus grand du corps.
Les différentes couches de la peau sont, de la surface vers la profondeur : « l’épiderme », le « derme », « l’hypoderme ».
La brûlure correspond à une destruction de la peau (ou d’une muqueuse) par une agression le plus souvent thermique : la chaleur (flamme, liquide bouillant, plaque de cuisson, soleil…), ou le froid (glace directement sur la peau), ou d’origine électrique ou chimique.
Sa gravité dépend à la fois de son étendue et de sa profondeur. Cette destruction du revêtement cutané qui a un rôle de protection contre les agressions extérieures rend la victime très vulnérable aux infections.
La gravité d’une brûlure dépend essentiellement du degré de l’atteinte (la profondeur) et de l’étendue à la surface du corps.
• L’étendue des lésions est estimée en pourcentage de la surface corporelle. La paume de la main (doigts compris) représentant 1 % de cette surface, l’étendue de la brûlure en pourcentage correspond au nombre de surface de la paume.
Chez l’adulte, on utilise aussi la « règle des 9 » qui énonce qu’un bras représente 9 % de la surface corporelle totale, une jambe 18 %, le thorax et l’abdomen 18 %, le dos 18 %.
Pour les enfants, les pourcentages de surface corporelle sont adaptés en fonction de leur âge (Table de Lund et Browder).
• La profondeur d’une brûlure correspond à trois degrés avec une division en brûlures superficielles et profondes. La détermination exacte de la profondeur de la brûlure n’est possible qu’après quelques jours de soins car les lésions sont évolutives.
- Le premier degré correspond à une atteinte de l’épiderme avec une peau rouge, sans cloque, par exemple après un coup de soleil. La douleur peut durer 2 à 3 jours. La guérison se fait avec une modification de la couleur de la peau qui est sensible au soleil.
- Le second degré « superficiel » correspond à une atteinte du tiers supérieur du derme avec peau rouge, douloureuse et présence de cloques (« phlyctènes »).
- Le second degré « profond » correspond à une atteinte qui s’étend au derme avec des cloques rompues. La peau est rouge claire à blanche, et douloureuse. Ces lésions ne permettent pas d’espérer une guérison spontanée sans cicatrices épaisses.
- Le troisième degré correspond à une destruction complète de la peau jusqu’à la graisse sous-cutanée. La peau est sèche, brunâtre ou noire, elle n’est pas douloureuse car les nerfs ont été détruits. Il n’y a pas de régénération cutanée spontanée possible, ce qui conduira à la greffe.
D’autres critères interviennent pour déterminer la gravité de la lésion :
- Certaines localisations : la face, le cou, les mains et les organes génitaux sont des localisations qui cicatrisent plus difficilement.
- L’âge et l’état général : les brûlures sont plus graves chez les enfants, les personnes âgées car il existe un risque accru de déshydratation, ainsi que celles qui souffrent d’une maladie chronique (diabète, maladie cardiovasculaire…) que le brûlure peut décompenser.
Les causes de brûlure peuvent être thermiques (chaud ou froid), chimiques, électriques ou radioactives.
En France, dans six cas sur dix, un accident domestique est à l’origine de la brûlure.
Environ 5 % des accidents de l’enfant sont des brûlures d’origine domestique.
Le risque principal d’une brûlure est que la cicatrisation soit de mauvaise qualité, ce qui aura des conséquences non seulement esthétiques, mais aussi parfois fonctionnelles (rétraction de la peau).
Dans les suites immédiates d’une brûlure, il existe également un risque infectieux important : la désinfection et l’hygiène des brûlures doivent être rigoureuses.
La déshydratation est une autre complication immédiate en cas de brûlure étendue, ou chez une enfant et un sujet âgé, avec un risque de chute importante de la pression artérielle (« hypotension ») qui peut conduire, en l’absence de traitement, au malaise avec perte de connaissance du malade et au désamorçage de la pompe cardiaque (« collapsus cardiovasculaire »), puis au décès. Cette déshydratation survient d’autant plus intensément que la surface brûlée est importante et en fonction de l’âge (à partir de 10 % de la surface du corps chez le nourrisson, 5 à 10 % chez la personne âgée, 15 % chez l’adulte).