L’inhalation d’un objet est le passage dans les voies respiratoires d’un corps étranger qui était dans la bouche. Elle survient plus fréquemment chez les jeunes enfants (jouets, billes…), et si l’objet bloque totalement les voies respiratoires, le risque majeur est l’asphyxie. Il faut alors connaître les manœuvres qui sauvent.
Des mots pour les maux
La « manœuvre de Heimlich »se pratique en cas d’asphyxie par inhalation d’un corps étranger chez l’adulte et l’enfant de plus de trois ans.
La « manœuvre de Mofenson » est réalisée dans le même but chez l’enfant de moins de trois ans.
L’inhalation d’un objet est le passage d’un corps étranger (aliment, objet ou autres substances) mis dans la bouche vers les voies aériennes basses : arrière-gorge, trachée et bronches.
La bouche et la gorge se poursuivent en effet par un conduit (« le pharynx »), commun aux voies respiratoires et digestives. Un petit clapet, « l’épiglotte », permet de fermer de façon réflexe l’accès aux voies respiratoires pendant la déglutition d’un aliment ou d’une boisson. Si l’épiglotte s’ouvre de façon réflexe en raison de la nécessité brutale et impérative de respirer alors que le larynx est plein, il va se produire une inhalation d’un corps étranger dans les voies respiratoires, ou « fausse-route ».
Les enfants sont les plus touchés, ainsi que les personnes âgées, mais tout le monde peut être concerné.
Chez l’adulte, la maladie (maladie de Parkinson, sclérose latérale amyotrophique), certains médicaments (barbituriques) et l’alcool peuvent favoriser une inhalation de corps étranger.
Les enfants de moins de trois ans s’insèrent parfois du papier, du coton ou de petits objets dans le nez. Si l’on ne s’en aperçoit pas et si l’enfant ne le signale pas, un écoulement jaune verdâtre et nauséabond apparaît au bout de quelques jours.
L'inhalation est, dans la quasi-totalité des cas, favorisée par une inspiration brusque et profonde (peur, surprise, sanglot, quinte de toux) alors qu’un corps étranger se trouve dans la bouche et dans la gorge.
Trois types de circonstances favorisent l’inhalation de corps étranger :
• L’aliment est inhalé par une personne dont la bouche est pleine et qui est contrainte de reprendre sa respiration.
• L’objet est introduit dans la bouche et inhalé fortuitement à l’occasion d’un choc ou d’un effet de surprise (capuchon de stylo, bonbon…).
• L’inhalation d’un jouet, ou d’un fragment de jouet, se fait car celui-ci nécessite des efforts inspiratoires (embout de trompette, fléchettes de sarbacane...).
Les aliments sont le plus souvent en cause. Alors qu’ils doivent emprunter la voie digestive (bouche, œsophage et estomac), ils dévient accidentellement vers le larynx, la trachée et les bronches, parce que l’épiglotte est ouverte. C’est la « fausse route alimentaire ». Les cacahuètes et les bonbons sont très connus pour provoquer des fausses routes mais tous les aliments peuvent être en cause.
Chez l’enfant, les pièces de jouet et les piles plates sont souvent responsables.
Le premier signe est une toux brutale, accompagnée d’une gêne respiratoire, plus ou moins importante selon la taille de l’objet inhalé : c’est le « syndrome de pénétration ». En effet, les signes d’inhalation d’un corps étranger varient en fonction de la taille de l’objet et donc du niveau des voies respiratoires où il va se bloquer.
• Un tout petit objet va généralement se bloquer dans une bronche d’un poumon et provoque une toux soudaine qui, chez l’enfant, se déclenche pendant qu’il joue. Ces intenses quintes de toux peuvent s’atténuer, voire disparaître, au bout de quelques dizaines de minutes. Mais la toux réapparaîtra quelques jours plus tard avec de la fièvre en raison de la surinfection broncho-pulmonaire secondaire.
• Lorsqu’un objet de taille plus importante est inhalé, il peut se bloquer dès le niveau de la « trachée », la conduite d’air qui va de la bouche aux deux poumons. La respiration peut alors être fortement gênée, voire il peut se produire une asphyxie : l’adulte ou l’enfant devient rouge et suffoque, la personne s’agite dans un état de panique et tousse de manière désespérée, ce qui lui permet parfois d’expulser l’objet. Si ce n’est pas le cas, la respiration devient difficile et le cou se creuse à chaque inspiration. La toux est rauque, la personne suffoque, ses lèvres deviennent bleues, elle est très agitée et ne parle plus. Sa peau prend une teinte bleuâtre et la personne, ou l’enfant, peut perdre connaissance.